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Cette semaine, on craque pour: la grande dernière de VOIR, London Grammar, Étienne Dano…

Cette semaine, on craque pour… Le texte de Rouge, Excessif, le one-man show d’Étienne Dano, la grande dernière de VOIR, The Grand Budapest Hotel, Burroughs: The Movie au FIFA, Un vélo dans la tête et l’esthétique de London Grammar.

1. Le texte de Rouge
À voir absolument au Théâtre du Rideau vert jusqu’au 12 avril, cette pièce de John Logan, superbement mise en scène par Serge Denoncourt; un huis clos interprété avec brio par Germain Houde et Mikhaïl Ahooja. Le texte est certes l’une des grandes forces de ce duel d’acteurs: on y rencontre, à la fin des années 1950 à New York, le peintre expressionniste Mark Rothko et son jeune apprenti au fil de discussions sur l’art, de disputes, d’observations sur la vie à travers la peinture… Passionnant, percutant et sans un seul temps mort, le dialogue entre les deux artistes nous tient en haleine et nous émeut très fort à de nombreux moments. (Jessica Émond-Ferrat)

2. Excessif, le one-man show d’Étienne Dano
Il écoute Glee, a une relation amour-haine avec les Sharpie et un talent pour les jeux de mots poches qu’il assume. Hey, «salade» pas d’allure! Il dit être excessif parce qu’il est né dans les années 1980, et nous fait d’ailleurs faire un voyage en ces temps lointains où on faisait des bébés sur des lits d’eau, où on avait toujours une technique infaillible pour réparer nos jeux vidéo («Souffle dans le Nintendo! Souffle dans la cassette!») et où on s’épuisait des heures, voire des jours, à jouer au Monopoly et qu’il y avait «toujours une fille qui finissait par crier: ‘‘J’vous l’avais dit qu’on aurait dû jouer à Cranium!’’» Dans ce premier one man show, présenté jusqu’à demain au Théâtre Saint-Denis, l’attachant Étienne Dano fait aussi du rap avec des mots comme «hot-dog, café, BLT», nous confie son admiration pour ce mordu de la pêche qu’est Cyril Chauquet («Fish on!») et nous parle de sa passion pour NHL 2014, testant les connaissances des spectateurs en criant: «EA Sports!», ce à quoi la foule répond: «It’s in the game!» Dans un segment très émouvant, il raconte aussi sa première entrée au casino, et son problème de jeu. Excessivement sincère. (Natalia Wysocka)

3. La grande dernière de VOIR
Mercredi soir, pour la dernière émission de VOIR, Sébastien Diaz a rassemblé autour de la table «David, Christian, Manon, Tristan, Elsa et Olivier». Pour clore 5 ans (et 126 émissions) passés à faire briller la culture de toutes ses forces, cette équipe étoilée a fait part de ses coups de coeur, de ses plaisirs coupables et même de ses mea culpa. C’était touchant, c’était triste et c’était hyper bien fait, comme toujours. Philippe Falardeau, qui aurait pu être «un de ses maris» a salué Manon Dumais (photo), «critique trash» avec laquelle il «aime être en désaccord», et dont le charisme et l’humour nous manqueront énormément. Patrick Lagacé a quant à lui rendu hommage à David Desjardins et au souffle de ce chroniqueur de Québec qui traverse autant sa prose que ses critiques à l’écran, tandis que Samuel Archibald a remercié Tristan Malavoy-Racine pour tout ce qu’il fait pour la littérature québécoise. Vous pouvez visionner l’intégrale en ligne au voir.telequebec.tv. Attention, l’hommage final au chroniqueur musique Olivier Robillard Laveaux, livré par un Karim Ouellet en mode acoustique, risque fort de vous laisser avec le visage barbouillé de larmes… (Natalia Wysocka) (Photo de Jocelyn Michel)

4. The Grand Budapest Hotel
Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu un grand sourire pendant toute la durée d’un film au cinéma, mais ceux de Wes Anderson ont souvent cet effet et The Grand Budapest Hotel, présentement en salle, ne fait pas exception. Dans l’univers à la fois coloré et irrévérencieux de l’inimitable cinéaste, une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres sont campés par une panoplie d’excellents acteurs – dont Ralph Fiennes en tête en impayable M. Gustave, concierge du Grand Budapest Hotel. C’est beau, c’est drôle, c’est touchant, c’est grinçant, c’est surprenant: on ne s’attendait pas à moins de Wes Anderson. (Jessica Émond-Ferrat)

5. Burroughs: The Movie au FIFA
Ce documentaire de Howard Brookner, réalisé en 1983, offre une incursion inhabituelle dans la vie et l’univers de William Burroughs. À travers des entrevues et des images d’archives, on suit les traces de ce marginal excentrique, disparu en 1997, et qualifié de «mystérieux et énigmatique» même par ses amis les plus proches. Le film s’ouvre sur la première apparition télévisée de l’écrivain, en 1981, où on le voit lire des passages de son œuvre phare, The Naked Lunch, sur le plateau de Saturday Night Live. Dans un autre extrait, on le voit plongé en pleine discussion avec son complice Allen Ginsberg, alors qu’ils échangent avec humour sur leur ami Jack Kerouac: «C’était un vrai Américain, hein, Kerouac! Il est devenu assez connu, je crois…» À la caméra, Burroughs revient aussi sur cette nuit éthylique où il a tué sa femme, Joan Vollmer, en voulant recréer la scène de la pomme de William Tell… Étoffé, captivant, ce film sera présenté au FIFA samedi à 21h et dimanche à 18h30. (Natalia Wysocka)

6. Un vélo dans la tête
Lire Un vélo dans la tête dans le métro est un peu cruel. On souhaiterait plutôt dévaler la côte ouest de l’Amérique, à l’instar du personnage principal, sur une vieille bécane qui peut nous conduire n’importe où. Le premier roman de Mathieu Meunier, publié au Marchand de feuilles, nous fait rencontrer un voyageur qui se cherche – comme tant d’autres – mais qui le fait avec authenticité, beaucoup de simplicité et de nombreuses anecdotes. On embarque un peu moins dans la quête de la mystérieuse Soyouz, mais on se délecte des réflexions suscitées par la route à bicyclette en solitaire et des rencontres sans prétention. Les prémices du bouquin – «Je pars à cause d’Occupation Double» – donnent le ton. Celui-ci est franc et amical; et comme ami, ce roman nous fait sourire à plusieurs occasions. (Andréanne Chevalier)

7. L’esthétique de London Grammar
C’est indéniable: la vague London Grammar prend de l’ampleur. If You Wait est sorti au Royaume-Uni le 9 septembre dernier, mais vient d’être lancé en Amérique du Nord. Avec les notes douces, mais graves de la guitare et le style aérien des mélodies, le groupe vogue dans les eaux de The xx. D’ailleurs, il est facile de trouver des similarités entre les deux groupes, deux trios londoniens donnant dans l’électro sombre et romantique. La voix riche et grave de Hannah Reid rappelle Lana Del Rey et Florence Welch. Cela est évident sur la pièce Sights, avec ses envolées théâtrales combinées aux instruments à vent. Les jeunes prodiges nous offrent une reprise délicate et remplie d’émotion de Nightcall, de Kavinsky (du film Drive). L’entraînante Wasting My Young Years, sur la quête d’identité, a été composée en collaboration avec Disclosure, ces chéris de la scène house britannique. À chanter haut et fort: Stay Awake ou Strong. (Josie Desmarais)

On se désole pour…

Le manque de classe face au manque de classe
Pour beaucoup de maniaques de mode, cette bible qu’est Vogue est morte depuis que Kim Kardashian et son Kanye West ont glacé la couverture de l’édition d’avril. Aussi sobrement aient-ils été posés par Annie Leibowitz, le rejet, voire le courroux des lecteurs est compréhensible. Qui aurait cru que la papesse du chic et du bon goût Anna Wintour mettrait de l’avant une star qui s’est fait connaître par une sextape, a lancé une collection pour Sears et a reçu de son fiancé 10 restaurants Burger King en guise de cadeau de noces? Reste que, si on comprend les réactions peinées des inconditionnels du glamour, on s’explique mal celles de certaines vedettes. On pense surtout à Sarah Michelle Gellar, dont le nom ne rime pas forcément avec haute couture, qui a appelé au boycott sur Twitter. «Eh bien… Je crois que je vais annuler mon abonnement à Vogue. Qui est avec moi?» a écrit Buffy, faisant ainsi preuve, en 140 caractères, de moins d’élégance qu’une saison des Kardashian au grand complet. Et si au manque de classe on répondait par un peu plus de distinction? (Natalia Wysocka)

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