MONTRÉAL – Soirée parfaite pour l’émission humoristique «Les beaux malaises», à la soirée des 29e prix Gémeaux, dimanche soir à la Place des Arts, qui a remporté quatre trophées en quatre nominations.
L’émission a été récompensée pour l’interprétation des premiers rôles masculin et féminin (Martin Matte et Julie LeBreton), la réalisation (Francis Leclerc) et finalement, a été sacrée meilleure comédie.
Le scénariste, producteur et humoriste Martin Matte a noté que malgré que de plus en plus de téléspectateurs se tournent vers l’Internet, deux millions de personnes écoutent son émission chaque semaine.
Une autre des émissions les plus écoutées de l’année, «Unité 9», a reçu le prix Coup de coeur du public. «Unité 9» n’était en nomination dans aucune autre catégorie. La productrice Fabienne Larouche boycottant depuis plusieurs années les Gémeaux, c’est la seule récompense à laquelle la série sur les femmes en milieu carcéral pouvait aspirer.
C’est «Mensonges» qui a été sacrée meilleure série dramatique. Le prix convoité était disputé avec «Toute la vérité», «Le Gentleman», «La marraine» et «Série noire».
Grosse soirée pour «Série noire»
D’ailleurs, cette dernière série, qui a obtenu la faveur de la critique cette année, a remporté 11 trophées, le plus grand nombre de statuettes cette année si l’on rassemble les trois séances de remise de prix, soit la Soirée des artisans et du documentaire, le gala de l’Avant-première et le gala des prix Gémeaux. «Série noire» était aussi en tête des nominations, avec 16 mentions dans 14 catégories. «Les beaux malaises» suit avec six statuettes au total.
Durant le gala télévisé, diffusé sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé, «Série noire» a été récompensée dans la catégorie Meilleur texte dramatique, un trophée remis par les personnages de «La Petite vie» Ti-Mé (Claude Meunier) et Pogo (Rémi Girard). Le comédien et auteur François Létourneau a d’ailleurs noté que c’est après avoir lu «Les voisins» de Claude Meunier qu’il a décidé d’écrire.
M. Létourneau a également obtenu le trophée du meilleur premier rôle dramatique.
D’autres prix
«Les Appendices» a reçu son tout premier Gémeaux en six saisons et cinq nominations, celui de la meilleure interprétation dans une émission d’humour.
Fanny Mallette a aussi été très émue en attendant son nom suivant le titre Meilleur premier rôle féminin dramatique. «C’était pas supposé!», s’est-elle exclamée en arrivant sur scène. «Mais je vais me rassembler, et je vais être efficace», a-t-elle poursuivi, la voix chevrotante.
«O’», qui avait quatre nominations au total durant la soirée, a remporté deux prix, soit celui du meilleur téléroman et celui du meilleur premier rôle masculin dans un téléroman. Le comédien Guy Nadon avait déjà remporté, lors du gala de l’Avant-première, le trophée pour son rôle de soutien dans «Série noire».
«Tout le monde en parle» et «L’épicerie» ont respectivement reçu les prix du meilleur talk-show et de la meilleure émission de service.
Stéphane Bellavance a gagné le premier prix de la soirée pour l’animation de l’émission jeunesse «Arrange-toi avec ça», un prix qui a été présenté par Guylaine Tremblay et Normand D’Amour en chantant, au beau milieu du numéro d’ouverture du maître de cérémonie, René Simard.
Des hommages…
Comme chaque année, l’Académie a rendu hommage à un artiste pour son oeuvre remarquable. Cette fois, c’est le dessinateur Claude Robinson que le public a ovationné. Plusieurs chanteurs, dont Fred Pellerin, Ariane Moffat, Laurence Jalbert et Karim Ouellet, ont chanté «Tenir debout» de David Portelance, une chanson fort à-propos pour l’homme qui s’est battu pendant 19 ans, jusqu’en Cour suprême, pour faire reconnaître la paternité de son oeuvre.
M. Robinson a surpris — et touché — le public en demandant à sa conjointe de l’épouser «cette année» au début de ses remerciements. Il a expliqué que cette promesse, faite en 1994, a été retardée depuis, à cause du litige.
Il a aussi dit que le jugement en sa faveur obtenu en Cour suprême allait donner à tous les créateurs confiance en leurs producteurs. «Qu’on ait maintenant l’assurance que les lignes sont bien clairement établies, que, lorsque l’on va présenter, ce que l’on présente est protégé au sens de la Loi du droit d’auteur, ça crée beaucoup plus de sérénité dans les discussions qu’on aura dorénavant», a déclaré M. Robinson.
Plus tôt dans la soirée, Catherine Bégin, décédée à la toute fin de l’an dernier, a reçu le trophée de l’interprétation féminine pour une fiction produite pour les médias numériques, pour son rôle dans «Michaëlle en sacrament». C’est sa filleule,Christine Bégin, qui a remercié l’équipe.
Christine Bégin a dit que sa tante aurait été profondément touchée par cette reconnaissance, elle qui prônait le travail pour atteindre le succès. « »La talent n’est rien, le travail est tout », me disait-elle», a confié sa filleule, qui a également remercié le metteur en scène Serge Denoncourt, que Mme Bégin admirait profondément.