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The Martian: perdu dans l’espace

Dans The Martian (Seul sur Mars), adaptation que fait Ridley Scott d’un roman d’Andrew Weir, l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) doit utiliser la science pour se sortir d’un fort mauvais pas, quand il se retrouve… seul sur Mars. Son équipage l’a laissé pour mort après une tempête sur la planète rouge, et Watney, blessé, à 225 millions de kilomètres de chez lui, dispose d’une quantité limitée de nourriture et d’eau. Zut alors. Mais ce botaniste de formation a plus d’un tour dans son sac et s’emploie à transformer la station spatiale en… un champ fertile, pendant que les membres de son équipage (joués entre autres par Jessica Chastain et Kate Mara) tentent une mission pour le sauver. Morceaux choisis d’un entretien avec Matt Damon.

L’esprit plein de ressources de Ridley Scott
«Ce film, c’est Ridley et moi sur Mars. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai eu envie de le faire. J’ai joué dans beaucoup de films; ce qui a retenu mon attention à propos de celui-ci, c’est le scénario, Ridley et le défi que ça représentait. J’étais seul avec Ridley et l’équipe de tournage. Bien sûr, il y a aussi une histoire parallèle, sinon ça serait un film expérimental!»

«Ridley m’a toujours rappelé [Steven] Soderbergh et [Steven] Spielberg. Vous savez, il fait du montage dans sa tête alors qu’il est en train de filmer. Quand on était en tournage, il gribouillait constamment – c’est un artiste de talent, il gribouille ses storyboards. Nous avons passé quelques jours à parler du scénario, nous avons tout passé en revue de la première page à la dernière. Et il m’a dit: “Alors ici, je vais te filmer de très très près, et tout à coup, boum! Je coupe et on passe à l’autre scène.” Il parle comme un monteur, et il pense de manière très visuelle. Soderbergh dit que chaque image dans un film doit être connectée à la précédente, alors si on est dans un plan rapproché, on coupe vers un plan large, ou s’il y a une couleur ou un autre élément qui peut lier les deux images, peu importe ce que c’est, le tout permettra de faire en sorte que ça n’ait pas l’air trop disparate. Et quand Ridley parle, il connecte ses images exactement de cette manière, si bien qu’en tant qu’acteur, on sait exactement de quoi aura l’air le film qu’on est en train de faire. La seule excuse valable dont dispose un comédien pour justifier qu’il a été mauvais, c’est qu’il ne savait pas exactement à quoi ressemblerait le film pendant que celui-ci était tourné. Qu’il pensait être en train de faire tel truc alors que c’était plutôt tel autre truc, et que ç’a résulté en une performance qui semble étrange. Mais si le réalisateur peut t’aider à comprendre le film dans lequel tu joues, ça sera – du moins, ça devrait être – un bon film.»

«La première chose que j’ai dite à Ridley Scott, c’est: “J’ai fait une apparition dans Interstellar dans le rôle d’un gars tout seul sur une planète. Et un an et demi plus tard, je vais encore jouer un gars tout seul sur une planète. Ça me semble une très mauvaise idée.” Il a ri et m’a répondu: “L’ambiance et les personnages sont très différents, et les gens ont la mémoire courte. Quand The Martian sortira, ils auront oublié Interstellar.”»

Matt Damon… constamment perdu dans l’espace?
«La première chose que j’ai dite à Ridley Scott, c’est: “J’ai fait une apparition dans Interstellar dans le rôle d’un gars tout seul sur une planète. Et un an et demi plus tard, je vais encore jouer un gars tout seul sur une planète. Ça me semble une très mauvaise idée.” Il a ri et m’a répondu: “L’ambiance et les personnages sont très différents, et les gens ont la mémoire courte. Quand The Martian sortira, ils auront oublié Interstellar.”»

À propos de la survie et de la solitude
«Vous savez, j’admire vraiment les gens qui y vont [dans l’espace], mais je pense que je n’aurais pas pu être un pionnier. Je n’aurais pas pu être un de ces individus qui ont sauté dans un wagon et qui sont partis vers l’inconnu, en quelque sorte, même si, visiblement, ça fait partie de la nature humaine, sinon nous n’en serions pas où nous en sommes aujourd’hui. Mais disons que je laisserai le voyage spatial aux autres. Je vais me contenter de visiter l’espace dans mes films…»

«En ce qui concerne la survie, dans la situation de mon personnage, je serais probablement mort en 20 minutes. Je veux dire… Je suis un acteur, alors ça aurait ressemblé à “Attendez une minute, alors personne ne va m’apporter mon café?” Me mettre dans une situation pareille, ça serait un véritable suicide. Mais la solitude, c’est quelque chose que j’essaie de protéger, dans ma vie. Je me souviens d’une discussion avec un ami il y a quelques années; nous parlions de technologie. L’évolution de la technologie nous apporte toutes sortes d’appareils merveilleux, mais en contrepartie, nous perdons notre capacité à réfléchir en profondeur. C’est donc quelque chose que nous devons faire de temps en temps – ranger notre téléphone pour un moment et sortir faire une promenade. Vous savez, juste aller marcher, les mains dans les poches… Prendre le temps de réfléchir… Ce que nous faisions tous, avant, parce que généralement, c’est de là que viennent les meilleures idées… Alors un peu de solitude, c’est bien, mais je n’aurais pas pu endurer ça aussi longtemps que mon personnage, c’est sûr que non.»


Est-ce que Matt utilise la science dans sa vie de tous les jours?
«Non [rires]. Oui… bien sûr. Je ne fais pas de sciences dans mes temps libres. Si mes filles ont un projet scientifique à réaliser pour l’école, je fais des expériences avec elles, mais sinon, pas vraiment. J’essaie de lire à propos de tous les changements technologiques qui se produisent, je suis intéressé de savoir vers où on s’en va, j’aime bien lire des trucs de Ray Kurzweil [auteur, ingénieur, chercheur et futurologue américain] et d’autres types de ce genre. J’essaie de prévoir dans quel genre de monde mes enfants vont vivre plus tard, parce que ça change tellement rapidement, et que ça va continuer à changer à une vitesse folle. La vie que mes filles vivront ne ressemblera pas tellement à celle que nous avons menée, alors c’est plutôt intéressant.»

D’un livre culte à un scénario hollywoodien
«Drew Goddard, qui a adapté le scénario, est tombé amoureux du roman d’Andy Weir. J’ai lu des entrevues avec Weir dans lesquelles il dit: “J’ai simplement trouvé une prémisse et j’ai laissé la science dicter ce qui allait arriver.” Mark Watney agit simplement comme un scientifique le ferait s’il échouait sur Mars. Il laisse donc la science dicter toutes les étapes par la suite. Drew m’a dit, quand je lui ai parlé la première fois, qu’il voulait que ce film soit une lettre d’amour à la science.»

The Martian
En salle dès vendredi

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