Culture

Hollywood sur son 31 pour la grande nuit des Oscars

Stars et paillettes déferlent à Hollywood dimanche pour la grand-messe des Oscars, avec le western sombre «The Revenant» et son interprète Leonardo DiCaprio favoris, et de probables rebondissements dans la polémique sur le manque de diversité du cinéma.

La 88e cérémonie démarrera à 17H30 locales au Dolby Theater, retransmise dans plus de 225 pays.

«The Revenant», d’Alejandro Inarritu, fresque de survie et de vengeance tournée dans des conditions éprouvantes, part fort de 12 nominations, dont celles des meilleurs film, réalisateur et acteur.

Il a pour principaux rivaux «Spotlight», saga journalistique sur les crimes pédophiles dans l’Eglise, et «The Big Short: le casse du siècle», satire sur la crise financière.

Tous trois ont été acclamés par la critique, le public, et ont reçu d’importantes récompenses pendant la saison des prix hollywoodiens.

Si «The Revenant» l’emporte, le réalisateur mexicain, dont le précédent film «Birdman» avait triomphé l’an dernier, entrera dans l’histoire du cinéma.

S’il est sacré meilleur cinéaste pour la deuxième année de suite – une forte probabilité après sa victoire aux prix des réalisateurs – il ne serait que le troisième à avoir réussi un doublé, après John Ford et Joseph Mankiewicz.

Et si «The Revenant» est sacré meilleur film, ce serait la première fois qu’un cinéaste voit ses œuvres consacrées deux années de suite.

Si le suspense plane encore pour le plus gros trophée de la soirée, pour lequel «Mad Max: Fury Road» et « Seul sur Mars » sont également en lice, les devins d’Hollywood s’accordent sur une chose: c’est l’année DiCaprio.

Dans «The Revenant», l’acteur de 41 ans donne une interprétation viscérale du légendaire trappeur Hugh Glass, laissé pour mort par des équipiers qui le trahissent et tuent son fils.

Pour ce rôle, «Leo» a escaladé des montagnes avec de lourdes fourrures sur le dos, s’est baigné dans des rivières glacées et a dévoré du foie de bison cru. Le genre de performance dont raffole l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les prestigieuses statuettes.

S’il est autre chose que l’Académie adore, ce sont les come-backs, comme celui de Sylvester Stallone.

Le roi des films d’actions, dont l’image s’était ringardisée ces dernières années, concourt à l’Oscar du meilleur second rôle pour sa septième incarnation du personnage de boxeur Rocky Balboa, dans «Creed».

Il a notamment pour adversaires Mark Rylance pour «Le pont des espions», Tom Hardy, le « méchant » du «Revenant», ou Mark Ruffalo.

Côté féminin, Brie Larson, 26 ans, tient la corde dans la catégorie meilleure actrice pour son interprétation bouleversante d’une mère séquestrée et violée dans «Room».

La Suédoise Alicia Vikander, l’une des révélations de l’année, est quant à elle pressentie pour le meilleur second rôle, grâce à son incarnation de l’épouse de la pionnière transgenre Lili Elbe, dans «The Danish Girl».

Tous les yeux se tourneront aussi dimanche vers le maître de cérémonie Chris Rock. Le comédien noir est attendu sur la polémique qui secoue l’Académie des Oscars.

La puissante organisation, dont les quelque 6200 membres sont à très large majorité des hommes blancs âgés, est accusée de discriminer les minorités pour n’avoir sélectionné que des acteurs blancs pour la deuxième année de suite.

Vendredi, Chris Rock a laissé entendre qu’il aborderait frontalement la question avec un tweet: un écran brouillé en noir et blanc accompagné du mot-dièse #blackout. Un jeu de mots qui signifie à la fois «les Noirs sont de sortie» et… «les Noirs sont absents».

Parmi les autres thèmes brûlants de la soirée, des stars comme Patricia Arquette, Steve Carell et Bryan Cranston (nommé pour «Dalton Trumbo») arboreront un bracelet en l’honneur des victimes d’armes à feu, et le vice-président Joe Biden fera équipe avec Lady Gaga pour sensibiliser au fléau des viols sur les campus.

Les espoirs de la France reposent sur «Mustang», ode à la liberté sur cinq jeunes filles d’un village de Turquie. Le film de Deniz Gamze Ergüven, qui a triomphé aux Césars –les prix du cinéma français–, aura toutefois face à lui le magnifique et crépusculaire «Fils de Saul», un autre premier film du Hongrois Lazlo Nemes, sur les juifs forcés de travailler dans les chambres à gaz.

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