Note: ** et demie
Chose certaine, le troisième opus de la série «Divergence» s’adresse aux adolescents. Ils étaient d’ailleurs nombreux dans la salle de cinéma à découvrir les nouvelles aventures de Tris et sa bande.
Loin des grandes sagas à la «Hunger Games» ou «Harry Potter», la série «Divergence» qui marque ainsi la première partie de sa finale avec «Allégeance» s’essouffle de par l’éparpillement des actions.
Jadis confinés à un Chicago cloisonné, Tris (Shailene Woodley), Quatre (Theo James), Christina (Zoë Kravitz), Peter (Miles Teller), Tori (Maggie Q) et Caleb (Ansel Elgort) escaladent le mur qui entoure le ghetto à la recherche d’un monde meilleur.
Ils y trouveront un désert aux allures de Mars avant de terminer leurs épopées au Bureau du bien-être, un îlot vert et urbain dirigé par un directeur un peu flou (Jeff Daniels).
La lune de miel de leur nouvelle vie en ces terres saintes sera de courte durée puisque les extradés découvriront la vérité derrière l’endroit qui semble parfait à première vue.
Divergence
Si on peut facilement y voir une certaine ressemblance avec la série «Les 100» sortie la même année que le roman, ce n’est pas cela qui dérange.
La multitude de nouveaux éléments et la fuite des personnages transportent le spectateur dans un univers à moitié assumé et qui semble sortir d’une boîte à surprise.
Les intrigues qui en découlent sont minces et prévisibles. La fin est loin d’être empreinte de suspense au grand bonheur des jeunes filles dans la salle qui n’avaient d’yeux que pour le beau Quatre et Caleb.
Effets spéciaux
Bien que le rythme enlevant d’«Allégeance» réalisé par Robert Schwentke permette de faire oublier le récit aussi mince qu’une feuille de papier, les effets spéciaux de piètre qualité font largement sourciller.
Les panoramiques ouvrant sur les paysages futuristes et apocalyptiques de la Marge et du Bureau du bien-être sonnent faux et transpirent l’image de synthèse.
De nombreux plans montrant les personnages laissent entrevoir un décalage dans l’image d’arrière-plan qui souligne la présence de l’écran vert.
Personnages
On ne peut pas reprocher à l’adaptation cinématographique la faiblesse des personnages issus de la série de best-sellers de Veronica Roth.
Bien que les performances de Shailene Woodley et Naomi Watts (Evelyn) soient honnêtes, celles des acteurs de soutien ne sont parfois pas à la hauteur.
C’est le cas du directeur incarné par Jeff Daniels. Son personnage aurait certes gagné en crédibilité s’il avait été un peu plus nuancé dans ses émotions. Ici, tout est plat… et en devient plate.
Adversaires
L’intrigue entourant la tension montante entre les peuples de la colonie était intéressante jusqu’ici. En sortant dans la Marge, les personnages font bifurquer l’intrigue par l’arrivée d’un troisième joueur beaucoup plus gros cette fois.
On aurait pu croire que l’ajout d’une autre adversaire apporterait un nouveau souffle à la saga, mais elle ne fait que faire diverger l’intérêt du spectateur jusqu’ici intrigué par le dénouement des conflits sectaires.
La nouvelle opposition entre les Purs et les Déficients crée un malaise notable en raison de la définition du deuxième patronyme dans le langage populaire.
On se doute bien qu’il fallait un titre réducteur, mais le fait d’aller puiser dans les stéréotypes populaires fait résonner en mémoire tant de débats sur la cause des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.
Je suis peut-être puriste, mais j’aurais personnellement apprécié que les dizaines de créatifs qui travaillent sur le scénario et l’adaptation optent plutôt pour un mot un peu moins porteur.
À l’opposé, le titre de race pure qui n’est pas sans rappeler l’ère hitlérienne fait sourire et est rempli de clichés maintes fois surutilisés.
Finale
Il faudra attendre en juin 2017 pour assister à la clôture de cette saga qui aura attiré un grand nombre de lecteurs et de spectateurs.
La trilogie littéraire devenue un quatuor cinématographique comme tant d’autres ouvrages dystopiques multimillionnaires des dernières années s’étire en longueur. La division du dernier chapitre n’était pas nécessaire.
Il aurait mieux fait pour la production de terminer en beauté une série qui a rallié tant de gens plutôt que de leur démontrer que les recettes des guichets en salle sont bien plus importantes que la richesse d’un bon film.