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Bombino: Folies berbères

Le printemps démarre en trombe avec un nouvel album et un concert du grand guitariste touareg Bombino. Chaud devant!

Bombino est un des symboles les plus forts des peuples touaregs. Bien qu’il ait enregistré une chanson avec Keith Richards et servi de guide à Angelina Jolie, il a longtemps été une figure de rébellion, devant même s’exiler du Niger il y a quelques années. Un grondement lourd qui est toujours perceptible dans son art, même en ces temps de paix.

«Je suis vraiment fier de mon pays en ce moment, clame le chanteur, qui était sur le point de s’envoler pour le festival South by Southwest. La société est beaucoup plus calme et ouverte, et la communauté touareg s’intègre de façon plus profonde. On n’a pas non plus les problèmes de terrorisme comme c’est le cas présentement au Nigeria, en Libye, et même au Mali.»

Cette période de quiétude ne l’a pas empêché de reprendre sa guitare de résistance – reconnaissable entre toutes – et de peaufiner Azel, un nouveau disque ensoleillé où les pièces dynamiques succèdent aux complaintes plus mélancoliques. Les musiciens semblent jouer avec plus d’aplomb que sur ses précédents Nomad et Agadez, et davantage d’espace a été consacré aux harmonies vocales occidentales. Surtout qu’en plus de retrouver son blues saharien, son rock acéré et ses mélodies folk, l’artiste a développé un genre à part, qu’il a appelé «tuareggae».

«C’est un mélange de touareg et de rythmes reggae, explique Omara Bombino Moctar. C’est la première fois que ce style est enregistré dans un studio, même si je le pratique depuis plus de deux années. C’est quelque chose qui me rend instantanément de bonne humeur et qui ajoute de la couleur à ma musique.»

«Une fois que tu as été réfugié, c’est quelque chose qui te suit à jamais. Peu importe le succès que je vais remporter en tant que musicien, je vais toujours me souvenir de ce jour où j’ai été forcé de quitter ma maison à cause de qui je suis.»

Après avoir enregistré Nomad à Nashville en compagnie de Dan Auerbach (The Black Keys), il a cette fois fait appel à David Longstreth, du groupe culte Dirty Projectors, pour mener Azel à bon port. «Travailler à New York avec Dave fut vraiment une belle expérience, se rappelle le guitariste de 36 ans. C’est un producteur patient et relax qui attend qu’on fasse quelque chose avant de donner son opinion et de rectifier le tir. Avec Dave, la musique pouvait être naturelle et pure, et il se permettait d’ajouter de la forme et de la texture ici et là. Le meilleur exemple se trouve dans les harmonies des voix, quelque chose que nous n’avons jamais fait auparavant. C’est là qu’il a mis sa signature.»

Bombino
Au Centre Phi mercredi à 21h

Azel
Disponible le 1er avril

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