De Tian’anmen aux Indignés espagnols, qui ont inspiré le mouvement Occupy, en passant par le Printemps érable, 25 x la révolte! revient sur 25 événements politiques qui ont marqué les dernières décennies dans le monde.
25 x la révolte! n’est ni un documentaire engagé, ni un arsenal d’installations, ni une exposition d’artéfacts sur les victoires de la gauche dans le monde, ni un show de slam ou une expo interactive. Cet événement original signé Hugo Latulippe, que Métro a rencontré, comme un clin d’œil, au café L’étincelle, est un peu tout cela à la fois.
Dans son œuvre, le cinéaste tente de fédérer les élans émancipateurs qu’il juge souvent trop fractionnés en diverses tendances. L’expo, qui est présentée à Québec dès aujourd’hui, s’inscrit dans cette démarche. «J’ai une obsession qui consiste à me demander comment on peut capter les meilleures idées, n’importe où dans le monde, et les ramener chez nous pour mettre en place le Québec qu’on veut construire, puis le monde dont on rêve», explique le réalisateur de la série télé Le théâtre des opérations (ARTV), en précisant que l’idée de cette exposition lui a été soufflée par Viviane Labrie, du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
«Nous ne le réalisions pas, mais nous disposions au sein du gouvernement d’un soutien qui dépassait de loin ce que nous aurions pu imaginer. Et jusqu’à la toute fin, nous ne l’avons pas compris, même une fois le massacre terminé. Les autorités avaient très peur, et avec raison, de perdre le pouvoir.» –Shen Tong, activiste et auteur chinois, à propos du massacre de la place Tian’anmen en 1989
L’ancien concurrent de la Course destination monde a recueilli le témoignage de 18 protagonistes qui ont contribué à changer le cours de l’histoire : des étudiants de la place Tian’anmen (Chine) en 1989; David Suzuki qui parle d’écologie et du Sommet de la Terre au Brésil en 1992; l’activiste français José Bové; le leader du Printemps québécois Gabriel Nadeau-Dubois; etc. Il a ensuite créé un chapelet de capsules vidéo de cinq ou six minutes dans lesquelles est concentrée la substantifique moelle de courants comme le féminisme, le droit au mariage homosexuel, la lutte contre le racisme (apartheid) ou celle contre la mondialisation et le capitalisme.
C’est d’ailleurs un peu pour répondre au concept de «fin de l’histoire» avancé par le politologue Francis Fukuyama, qui annonçait la suprématie définitive de l’idéologie libérale capitaliste il y a 25 ans, à la fin de la Guerre froide, que Latulippe a conçu cet événement. «Moi, je dis le contraire : c’était le jour “un” d’un monde nouveau. Et cela a commencé avec la lutte des zapatistes au Chiapas (Mexique). Ils ont été les détonateurs de l’altermondialisme et de ce qui allait devenir les grandes questions politiques d’aujourd’hui», explique le cinéaste, qui aimerait rencontrer bientôt le célèbre commandant Marcos, aujourd’hui retiré de la vie politique.
25 x la révolte!
Dès mercredi au Musée de la civilisation à Québec