Danic Champoux pose un regard de l’intérieur sur son quartier à travers le touchant documentaire Conte du Centre-Sud.
Il était une fois une communauté pauvre mais solidaire de Montréal, où l’entraide et la douceur contrastaient avec la dureté du monde. Un lieu qui s’animait le jour de la réception du chèque, et où on pouvait voir défiler une femme robot qui chantait, la perruche Georges St-Pierre et surtout l’affable Mémé pour qui le Dollarama constituait une partie importante de la vie.
Il n’y a pas de statistiques dans Conte du Centre-Sud. Encore moins de jugements moralisateurs ou de solutions miracles. «Ce film-là, auquel vous vous attendez, je ne le ferai pas, annonce en entrevue le metteur en scène. Je laisse ça à d’autres. Je voulais juste redonner de l’amour à ces gens-là. Dans le fond, c’est tout ce qui nous reste.»
Cet héritage lui vient de sa mère, Mémé, qui lui permet d’éprouver de l’empathie et de la gratitude envers ses semblables. Et il compte d’ailleurs le transmettre à ses trois enfants. «C’est important que je les élève ici (dans le Centre-Sud), sinon j’aurais l’impression qu’ils ne connaissent pas leur père, confie Danic Champoux. J’ai envie de leur montrer mon pays, et mon pays, c’est ici, avec ce monde-là. Mes enfants vont en ressortir grandis, forts et beaux. Ils ne vont pas sombrer, ils ne sont pas en danger.»
«Ce sont généralement des cinéastes qui viennent d’en haut de la côte qui s’intéressent à nous, et ils nous jettent souvent un regard misérabiliste, mielleux et dramatique. Comme s’ils avaient absolument besoin de montrer qu’ils avaient touché à quelque chose de trash et qu’ils avaient goûté à la misère. Mais ce n’est pas vrai. C’est un mensonge.» –Danic Champoux, réalisateur
Conte du Centre-Sud
À ICI Radio-Canada Télé dans le cadre de l’émission 1001 VIES samedi à 21 h
À RDI aux Grands reportages RDI le 23 juin à 20 h