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«El Camino» : la vie après Breaking Bad

Fugueuse

Les adeptes de la série Breaking Bad l’attendaient avec impatience ce El Camino, le film annoncé par Vince Gilligan et son équipe il y a quelques mois. La beauté avec cette attente, c’est que l’information était partagée au compte-gouttes. Un tournage secret, une courte bande-annonce, quelques indices, quelques personnages familiers et, surtout, aucune promesse sauf celle que le film serait situé après les événements de la série Breaking Bad.

Pour le reste, il fallait attendre le grand dévoilement sur Netflix le 11 octobre.

El Camino, a Breaking Bad Movie

El Camino : une brillante suite

Six ans après le dernier épisode de Breaking Bad, voici la suite directe centrée autour du personnage de Jesse Pinkman (Aaron Paul) après sa cruelle captivité aux mains d’une bande de néo-nazis.

Là, je vous rassure, je ne vais pas vous vendre la mèche. Je vais rester vague sur les événements de ce film de deux heures et je me contenterais de vous dire ceci : c’est pile dans le ton et l’esprit de Breaking Bad.

Vince Gilligan, à la réalisation et à l’écriture, s’offre une autre visite au Nouveau-Mexique. Ce décor particulier sert une fois de plus son histoire alors que sa caméra se colle à la détresse et à l’urgence de Pinkman après son évasion spectaculaire à la fin de la série d’origine. Après tout, le El Camino du titre est une référence directe à la voiture qu’il emprunte pour se sauver à toute vitesse du repaire de ses bourreaux. El Camino, après traduction, veut aussi dire «la route» ou bien «le chemin». Vous dire que le film se situe après cette fuite est donc une évidence, mais aussi une nécessité.

On parle ici d’un épilogue pour Jesse Pinkman qui ne tombe pas dans l’excès de nostalgie pour faire plaisir aux fans de la série. Des personnages de la série font des apparitions et certaines boucles sont bouclées avec l’aide de plusieurs petits trucs narratifs ingénieux. Mais l’essentiel d’El Camino se consacre à la suite des choses pour Jesse Pinkman tout en levant le voile sur l’étendue des sévices soufferts durant sa captivité. Une brillante façon de revisiter une série sans pervertir son héritage.

De la bonne nostalgie

Je suis rarement emballé par les retours nostalgiques sur des séries terminées depuis longtemps. C’est trop souvent une coquille vide avec des airs familiers pour faire un peu plaisir à tout le monde. Pensons aux quatre épisodes de Gilmore Girls sur Netflix, par exemple, qui offraient du plaisir sans trop s’enfarger dans la substance. Ici, Vince Gilligan s’est assuré que son El Camino allait avoir le coffre et l’étoffe pour se positionner fièrement à la suite de Breaking Bad et non qu’en simple parenthèse oubliable après consommation. Le soucis du détail maladif de Gilligan est toujours au rendez-vous et la maîtrise du médium est une fois de plus surprenante et réconfortante à la fois.

El Camino est un long épisode de Breaking Bad que l’on situerait quelque part dans la portion forte de la série. J’espérais aimer ça, mais là, j’ai déjà hâte de le revoir à tête reposée afin d’en profiter encore plus.

Comme quoi on peut utiliser la nostalgie pour faire de belles choses au lieu de prendre le chèque avant de livrer la marchandise. Bien joué Netflix et Vince Gilligan.

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