Disponible en librairie depuis le 26 septembre, la bande dessinée Parfois les lacs brûlent permet à son autrice et illustratrice Geneviève Bigué d’aborder la question de l’adolescence et de la perte d’un ami.
Originaire de la ville d’Amos, en Abitibi, mais résidant actuellement dans le quartier de Villeray, Geneviève Bigué s’est inspirée d’un drame qu’elle a vécu à l’époque où elle étudiait au cégep du Vieux Montréal, alors que l’une de ses amies du secondaire est décédée dans un accident de voiture.
«Lorsque c’est arrivé, le cégep du Vieux Montréal était en grève, raconte l’autrice. J’étais chez-moi, je n’avais rien à faire, j’étais en deuil. Donc, je me suis mise à écrire un peu pour m’aider là-dedans et j’ai mis ça dans un fond de tiroir.»
La jeune femme de 29 ans a repris le projet lorsqu’elle a amorcé une résidence d’artiste aux éditions Front Froid. Elle explique en revanche que l’histoire a fortement changé depuis la première version, écrite il y a plus de dix ans.
Dans Parfois les lacs brûlent, on suit quatre jeunes – Théo, Len, Élé et Sim – qui font une excursion dans les bois afin d’atteindre un lac en feu. Selon une légende du coin, tout ce qui est jeté dans les flammes de ce lac se transforme en or. L’aventure prend une tournure dramatique lorsque l’un d’eux disparaît.
Cette histoire de lac en feu lui vient d’un rêve et non d’une vraie légende. Cette idée lui a permis d’ajouter un élément fantastique a un récit plutôt réaliste, mentionne-t-elle.
Public cible
Si Parfois les lacs brûlent est sa première BD réalisée en solo, Geneviève Bigué a par le passé illustré des livres jeunesses et publié de courtes bandes dessinées dans un collectif et dans un magazine.
Avec sa plus récente publication, elle cherche à rejoindre un public adolescent.
C’est à l’adolescence que j’ai eu mon déblocage de lecture. Je ne lisais pas tant quand j’étais jeune.
Geneviève Bigué, autrice et illustratrice
À l’époque, elle lisait surtout des romans explique-t-elle, la bande dessinée étant arrivée plus tard dans sa vie. «Je lisais un peu de manga, mais c’était proscrit à l’école, dit-elle. Si tu lisais ça, tu étais comme mis de côté. Il y avait un groupe qui ne lisait pas mal de manga et le monde les persécutait.»
Réalité autochtone
Même si ce n’est jamais dit clairement dans la BD, l’un des personnages – Len – est issu des Premières Nations. Geneviève a d’ailleurs travaillé comme graphiste pour la Commission Viens à Val-d’Or, portant sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec.
«Ça m’a vraiment sensibilisée sur beaucoup de réalités qu’on ne voit pas nécessairement», raconte-t-elle, ajoutant qu’elle travaille encore parfois avec une communauté autochtone de l’Abitibi.
L’autrice a d’ailleurs consulté des Autochtones pour trouver le nom du lac dans sa BD: le lac Kijikone, qui signifie «qui brûle vite».
Une saison inspirante
Se passant à l’automne, cette saison a beaucoup influencé les couleurs utilisées par Geneviève dans sa bande dessinée. «Pour les artistes, c’est une saison mélancolique et inspirante, soutient-elle. Je me suis mis une palette de couleurs assez restreinte. Pour moi, c’est comme un mixte entre le noir et blanc et la couleur.»
Si son crayonné est fait à la main, l’encrage et la colorisation sont faits par ordinateur. «J’aimerais ça travailler le final pas au digital, mais c’est difficile.»
Le lancement de Parfois les lacs brûlent a lieu le 29 septembre à 17h30 à la librairie Planète BD.