Débats

Fabienne Colas, rédactrice en chef invitée

L’actrice, réalisatrice, productrice et militante de la diversité culturelle, Fabienne Colas, est notre rédactrice en chef invitée. Celle qui est aussi la fondatrice des Festivals du Film Black de Montréal, de Toronto et de Halifax commente l’actualité était de passage dans nos bureaux mercredi soir pour commenter l’actualité dans nos pages de jeudi.

La confiance entre les minorités visibles et les policiers, même à Montréal, n’est pas à son plus haut. Quoique loin de la réalité de nos voisins du Sud, on n’est pas à l’abris de ces mêmes dérapages. Pour entretenir des relations harmonieuses entre les communautés et la Police, la confiance est essentielle.

Il faut que justice soit rendue à travers un procès juste et équitable. Il n’y a rien de pire que lorsqu’une communauté se sent contrainte à se faire justice elle-même.

C’est lamentable qu’en 2017 la SODEC ferme encore la porte aux organismes de cinéma issus de la diversité parce qu’on nous dit qu’ils sont soi-disant «thématiques». Le Festival international du film black de Montréal, le plus important du genre au Canada, reçoit l’appui total du fédéral, notamment de Téléfilm Canada, mais il n’a rien reçu de la SODEC depuis sa création en 2005… C’est tout le contraire de son vis-à-vis torontois, que j’organise également et qui bénéficie du soutien de l’Ontario bien qu’il soit de six ans plus jeune.

Ce sont des conversations très inconfortables à avoir, mais il est temps qu’on arrête de prétendre que tout va bien. Je suis convaincue que cette fermeture systématique au financement d’organismes culturels représentant la diversité ne réflète aucunement la volonté du premier ministre québécois, qui prône la diversité et qui croit en elle. Mais il est temps qu’il intervienne!

Je ne peux qu’imaginer la peine et le désarroi de ces familles affectées… Quelle horreur! C’est le genre d’événement qui nous force à réfléchir… En même temps, il faut éviter de tomber dans les amalgames. Une fois de plus, les communautés musulmane et arabe se font pointer du doigt. C’est dommage. Ça risque encore plus d’ostraciser la majorité modérée et c’est là le plus grand drame.

Ma plus grande fierté, c’était de voir dans le dernier Star Wars (The Force Awakens) que la diversité perçait l’écran de belle façon: un des acteurs principaux est un jeune Noir (John Boyega) méconnu du grand public! Ils ont osé la fraîcheur, la diversité et la découverte. Et le film a quand même eu le plus grand succès au box-office de tous les temps. Ce serait fou de prétendre que c’est seulement grâce à Boyega, mais ce serait encore plus fou de prétendre qu’il n’y a pas contribué.

Pour la première fois de ma vie, je suis allée voir Star Wars au cinéma. Je me sentais enfin représentée à l’écran et je sais qu’il y a eu un mouvement des communautés black de partout pour aller voir ce film. Des gens qui, normalement, auraient attendu de le voir à la télé. Ce qui prouve que la diversité est une part de marché à conquérir. Ça peut être payant!

D’abord, en tant que fan de soccer, j’adore l’Impact. Je suis de tout cœur avec l’équipe.

Mais peut-on parler de choses sérieuses? P.K. Subban! Quelle fierté nationale! Ce qui arrive avec Subban, qu’il gagne ou non la coupe Stanley (je le lui souhaite ardemment), devrait être une inspiration et une leçon pour nous tous. On peut être rejeté d’une famille qu’on aime et être reçu avec beaucoup d’amour par une famille qui nous adopte. Comme quoi être accepté comme on est peut mener au dépassement de soi et, qui sait, à la coupe! #GoPredsGo

Lire aussi la chronique de Fabienne Colas intitulée «4 erreurs stupides à éviter pour avoir du succès»

 

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