Encore tendance, les chapeaux, à l’aube de 2019? On a posé la question à la designer Mariouche Gagné, fondatrice de Harricana, qui dessine aussi depuis un an les nouvelles collections de la marque centenaire Canadian Hat.
«La mode des chapeaux est vraiment là», observe-t-elle. Et ce, même si on ne les porte plus pour les mêmes raisons qu’en 1918, année de fondation de l’entreprise montréalaise Canadian Hat.
À cette période-ci de l’année, on pense d’emblée aux fameuses tuques Harricana fabriquées en cachemire recyclé et ornées d’un pompon de fourrure recyclée – d’ailleurs, sa boutique éphémère d’accessoires d’hiver est de retour cette année au Bilboquet de la rue Bernard.
Les bérets connaissent aussi leur petite heure de gloire, croit-elle. «On a beaucoup de bérets; des bérets de toutes les couleurs et de toutes les grandeurs!»
La météo a aussi une incidence sur les achats, analyse la designer qui possède aussi une boutique dans le Vieux-Montréal. «L’année dernière, avec l’hiver très froid qu’on a connu, nos chapkas ont super bien marché», illustre-t-elle.
L’été, l’aspect protection solaire est de plus en plus important. «Certains modèles fabriqués à partir de paille tressée assez serrée et munis d’un rebord assez large pour protéger le visage et le cou ont un FPS de 30 ou de 50», souligne-t-elle.
À l’atelier comme au musée
Il y a un an, quand Harricana a été rachetée par la femme d’affaires Diane Lanctôt, déjà propriétaire de Canadian Hat, entre autres, la designer a découvert «des trésors» dans l’atelier de la maison de chapellerie.
«Quand je suis arrivée chez Canadian Hat, j’ai réalisé que j’avais accès à environ 800 moules différents et à des centaines de feutres de toutes les couleurs, des rubans et d’autres garnitures, énumère Mariouche Gagné. En fouillant un peu, on trouve toutes sortes d’affaires! D’ailleurs, on a assez de stock ici, dans notre atelier, pour les cinq prochaines années.»
On pouvait s’y attendre: la fondatrice de Harricana n’est pas du genre à acheter des matériaux neufs quand elle a tout ce qu’il lui faut à portée de main. Le processus de création est toutefois bien différent, rappelle-t-elle, et chacune des deux marques a conservé son ADN.
«Pour Harricana, je pars toujours des matières disponibles, de ce que je peux recycler : fourrure, laine, soie, jeans, tout en m’inspirant de la nature et du plein air, explique-t-elle, alors que Canadian Hat, c’est une recherche d’ambiances et d’univers élégants.» Une élégance reconnue, puisque certaines créations de la marque centenaire sont vendues dans le célèbre magasin
Harrod’s, à Londres.
Trois collaborations
Cette année, Mariouche Gagné a collaboré avec trois marques d’ici : en plus de travailler avec la marque de manteaux Audvik, elle a créé des chapeaux pour m0851 et une collection de coussins pour l’hôtel Le Germain, à Ottawa. Les chapeaux Canadian Hat et les créations Harricana sont vendus à la boutique Harricana (416, rue McGill) et dans certains points de vente, dont Simons et Sportium.