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Pourquoi le Québec devrait aussi abandonner le changement d’heure

Le changement d'heure chamboule le quotidien de beaucoup de personnes, et ce, deux fois par année.

Le changement d'heure chamboule le quotidien de beaucoup de personnes, et ce, deux fois par année.

Le Sénat américain a enfin adopté un projet de loi pour abolir le changement d’heure et, selon un expert en sommeil, le Canada et le Québec devraient emboîter le pas. Voici pourquoi. 

Si le changement d’heure a été instauré au 18e siècle pour économiser sur l’éclairage en soirée, nul doute qu’aujourd’hui c’est moins nécessaire en raison de notre mode de vie. Qui se couche en même temps que la tombée du jour dans le but de moins consommer d’électricité? 

C’est du moins ce que croit Julien Heon, porte-parole de la clinique virtuelle du sommeil Haleo

Selon lui, une heure de sommeil en moins représente un changement de routine majeur pour le cycle du sommeil, ce qui engendre des effets néfastes le jour suivant.  

«C’est un coup de bâton dans les roues qui n’est pas nécessaire. S’il n’y a pas d’effets positifs, pourquoi est-ce qu’on le fait?», s’interroge l’expert. 

Photo : Laura Chouette/Unsplash

Le changement d’heure est d’autant plus difficile pour les gens au sommeil fragile, et même encore plus pour les personnes souffrant d’insomnie. Jusqu’à 50% des Canadiens souffrent de troubles du sommeil, rappelle-t-il.   

«C’est comme le lendemain d’un cinq à sept un jeudi soir où on a pris quelques verres et où on s’est couché plus tard, image-t-il. Ces gens-là vivent ceci chaque jour: ils se lèvent poqués, fatigués, et c’est sans compter les effets de la médication pour gérer le problème.» 

Ça se peut chez nous?

Au Canada, le Yukon, la Saskatchewan et certaines régions reculées de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Québec ne changent plus l’heure. Les gouvernements britanno-colombien et ontarien se sont engagés en 2020 à faire de même pour l’ensemble de leur territoire, mais rien n’a encore été entériné. Des discussions sont aussi en cours au Nouveau-Brunswick et au Québec, mais aucun engagement n’a été pris.

Et qui dit mauvais dodo dit plus de bobos. 

«C’est un pilier de la santé. Un bon sommeil va avoir des effets positifs sur le système immunitaire, le cœur, l’aspect de concentration et de productivité.» 

Et c’est aussi un pilier pour l’économie. 

D’après M. Heon, un mauvais sommeil peut aussi entraîner des retards au bureau, tout en augmentant le taux d’absentéisme et le risque de développer des problèmes d’invalidité.  

«Il y a aussi tous les gens qui ne sont pas absents au travail, mais qui ne sont pas concentrés et productifs», ajoute-t-il. 

C’est donc important, selon lui, d’avoir une conversation publique sur le sommeil. Il se réjouit d’ailleurs que le projet de loi américain puisse remettre le débat à l’avant-scène, même au Canada. 

«On parle beaucoup de nutrition et d’activité physique, mais on parle très peu de sommeil dans les entreprises. Pour nous, le sommeil est central et bénéfique à tellement d’égards. Il faut absolument le considérer», conclut-il. 

L’avenir appartient donc à ceux… qui dorment bien! Zzz. 

Des trucs pour minimiser l’impact du changement d’heure 

Comme on est encore pris avec le changement d’heure deux fois par année, autant se préparer pour ne pas trop souffrir. 

Premièrement, il vaut mieux viser le télétravail et non le présentiel: pas besoin de se lever plus tôt et d’ajouter un stress de plus dans son horaire, conseille M. Heon. 

De plus, il faut se coucher 15 minutes plus tôt que l’heure habituelle du coucher, pendant les quatre jours précédant cette date. Ainsi, vous rattrapez l’heure dans votre nuit… Mais il y a un hic. 

«Le changement d’heure se fait de samedi à dimanche, et souvent ce n’est pas là qu’on va avoir notre sommeil normal, donc déjà ça n’aide pas», déplore-t-il. 

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