Ça vous est arrivé de voir des personnes déguisées en Naruto, en elfe ou en superhéros dans le métro? Si ce n’était pas le 31 octobre, il y a de bonnes chances que ces personnes étaient en route vers le ComicCon de Montréal, un rassemblement de célébrations de la culture populaire qui se tient au moins une fois par année au palais des congrès.
Mais, d’où vient cette tradition de se déguiser pour aller au ComicCon? Pour trouver la réponse, Métro est allé enquêter au Mini-ComicCon qui se tenait samedi.
D’abord, avant d’aller voir ce qui se passe et de rencontrer les gens au ComicCon, un avant-goût de l’engouement pour l’événement est dévoilé par l’immense file qui commence à la sortie de la station Place-d’Armes et qui se termine au cinquième étage du palais des congrès.
C’est donc après plus d’une heure d’attente qu’on peut enfin accéder à l’éden de la pop culture et on ne peut pas dire que ça n’a pas valu la peine. On y trouve des exposants qui vendent des accessoires de Donjons et Dragons, des Funko Pops, des bandes dessinées et des (faux) sabres laser. Il y a aussi des artistes qui proposent des illustrations, des bijoux ou encore des morceaux de déguisement artisanaux.
Évidemment, on retrouve aussi des centaines de personnes qui donnent vie à leur personnage préféré en revêtant leur costume méticuleusement conçu et c’est beau à voir. À quel autre endroit est-ce qu’on peut voir un Stormtrooper discuter avec un Transformer?
Une célébration sans jugement
Les représentants de la centrale Blainville Ghostbusters sont des «papas» et une «maman» qui incarnent une équipe fictive de chasseurs de fantôme. Pour eux, une partie de la joie d’incarner un personnage se trouve dans l’ouverture que l’activité propose. «Chaque personne peut être un Ghostbuster, aucun handicap ne peut être refusé, ni aucune orientation et il n’y a pas de racisme. N’importe qui qui se costume en Ghostbuster est un Ghostbuster et est le bienvenu», dit l’un d’eux. En plus des costumes, ces fans qui célèbrent l’univers des films qu’ils adorent en se costumant ont aussi une collection d’objets qui ont été utilisés dans le tournage original du film. Leur engouement est palpable et se transmet. «Ça ouvre la porte à une nouvelle génération de fans», termine-t-il en ajoutant que les membres de son groupe sont sur place avec «leurs fils», qui suivent la passion de leurs parents.
Dépasser ses limites
Pour l’une des sœurs du trio d’artistes Sweet Sisters, qui fait notamment des illustrations, le plaisir de «se transformer en personnage» part du fait qu’en étant ce personnage, on peut dépasser nos limites, notamment nos limites sociales. «Je suis quelqu’un de timide dans la vraie vie, puis en faisant du cosplay (jeu de costume), ça me permet de faire des trucs que je ne pourrais pas faire d’habitude; c’est comme si j’étais quelqu’un d’autre et ça me permet de sortir de ma coquille.»
Un univers immersif
Les furries, qui font partie d’une sous-communauté à part entière, trouvent aussi leur place dans les ComicCons. Trois d’entre eux, dont les costumes valent entre 1000 $ et 4000 $, étaient justement sur place. «On est dans son personnage, dans un autre univers», témoigne l’un d’eux. «Des fois tu vas remarquer des cosplays de quelque chose que tu reconnais, tu vas dire “hey, j’adore ton costume, j’adore l’univers”. Quand tu es costumé, les gens sont attirés et veulent interagir», ajoute-t-il pour souligner le côté immersif du cosplaying.
De l’artisanat rassembleur
Il n’est pas rare de voir les cosplayers se tenir en groupe. C’est une activité indéniablement amusante à partager en amis, surtout lorsqu’ils incarnent des personnages du même univers. Cet aspect rassembleur ainsi que le côté artisanal de la confection de costumes est précisément ce qu’aime l’un des groupes d’amis déguisés en personnages du jeu Genshin Impact. «C’est le fun de le faire avec ses amis. On match tous et c’est ça qui est le fun», nous dévoile l’un des amis. «Moi, c’est tout ce qui est prop-making. Faire le cosplay, passer une éternité sur quelque chose et le faire tranquillement», ajoute un autre, qui précise que son costume a pris trois mois à concevoir.