Dans la série Supernaturel, Magalie Lépine-Blondeau part à la rencontre de vignerons d’Europe et d’Amérique qui font du vin nature. L’objectif? Mettre en lumière toute la philosophie et la beauté des vignerons.
Sur le plateau de TLMEP, dimanche soir, l’animatrice et comédienne Magalie Lépine-Blondeau a proclamé haut et fort son amour pour le vin nature, et les vignerons.
«Les vignerons sont les témoins de la nature, aux premières loges des changements climatiques, je les trouve héroïques. Ils ont toute mon admiration, mais aussi mon amour.»
C’est d’ailleurs cette passion avec laquelle ils font du vin qu’elle a voulu mettre de l’avant.
«Leur prise de risques est énorme. Ils mettent toute leurs économies, leur cœur, leur temps dans une industrie fluctuante soumise aux aléas de la vie et de la nature», a-t-elle déclaré.
Le vin nature, plus libre et digeste
Rappelons que le vin nature est un vin auquel rien n’a été ajouté lors de sa vinification.
Comme l’a expliqué dimanche soir le chroniqueur sommelier Vincent Sulfite, de son vrai nom Vincent Laniel: il s’agit d’un vin que l’on n’a pas «manipulé pour tricher.»
«Ça part de la vigne, dit-il. Il est important de travailler avec un raisin bio. (…) Avec ce raisin-là, tu ne peux pas tricher. C’est ce que ce raisin te donne. C’est du jus de raisin fermenté, il n’y a pas d’ajouts de sulfites.»
Pour lui, quand on commence à boire du vin nature, il serait ensuite très ardu de s’en passer.
«Quand on commence à boire du vin nature, plus libre et moins travaillé, on boit moins de poudre que l’on a ajoutée pour manipuler le vin, c’est plus digeste et c’est difficile de revenir en arrière.»
-Vincent Sulfite, sommelier
Casser les préjugés
Avec cette série, diffusée sur Club Illico, Magalie Lépine-Blondeau aimerait convaincre les gens de laisser de côté leurs préjugés. Pour elle, le vin nature est plus «poétique» et «humble» que snob.
Elle le voit d’ailleurs plus comme un «retour aux traditions», dit-elle, une «transmission du savoir-faire.»
«Dans la série, on est très loin des bars à vin branchés. On a des mains crottées, des fronts plein de sueur et des yeux cernés car ces gens sont avant tout des agriculteurs.»
– Magalie Lépine-Blondeau
Aux plus sceptiques, elle assure d’ailleurs que le vin nature est meilleur pour la santé, et donne moins mal à la tête le lendemain.
Même son de cloche du côté de Vincent Sulfite qui sort un livre sur le sujet. Si le vin est trouble, ce n’est pas qu’il est bizarre, assure-t-il. Et l’odeur fermière, c’est juste que le vin manque d’oxygène.
«Si vous décantez pendant une heure, hop, l’odeur est partie, explique-t-il. Et derrière ça, y’a du fruit, y’a du plaisir, y’a du fun. Il faut être prêt à casser nos préjugés.»
Montréal, plaque-tournante avant la pandémie
Montréal est une «plaque-tournante» en matière de vins nature, assure Vincent Sulfite. Selon le sommelier, le monde entier a encore les yeux rivés sur ce que le Québec importe comme produits.
«On est curieux, donc notre scène de vins nature, elle est le symbole de ça.»
La comédienne de District 31 s’est elle aussi réjouie de la vigueur de la scène de la restauration montréalaise.
«Ici, à Montréal, on a une chance inouïe d’avoir normalement une scène de la restauration qui est extrêmement vivante. Un jour, je me suis rendue compte que les sommeliers ne me parlaient plus d’arômes (…), ils me parlaient de la région, des vignerons, du terroir, de cultures.»
Mais la COVID-19 a changé bien des affaires.
Bien qu’il comprenne la décision de Québec de fermer les salles à manger, le sommelier Vincent Sulfite ne peut qu’entendre «le cri du cœur» de la restauration, comme il dit. Et de trembler de peur pour la suite.
«J’ai l’impression qu’en ce moment, on oublie un peu la restauration, qu’on se dit qu’au pire les restaurants vont fermer et renaître autrement. Je trouve ça vraiment triste.»
-Vincent Sulfite, sommelier