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District 31 ne parle pas de la pandémie, et c’est voulu

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Gildor Roy joue le commandant du District 31, Daniel Chiasson Photo: Arcouette&Co/Radio-Canada

La pandémie de COVID-19 a frappé de plein fouet la populaire série District 31, même si celle-ci ne fait aucune référence au virus. D’ailleurs, c’est voulu, comme l’a expliqué son auteur Luc Dionne, dimanche soir, sur le plateau de Tout le monde en parle

«Les gens en ont assez de la vivre!», a lancé la tête pensante de la série, auteur de quelque 4800 pages de scénario par année. Et ce, quelques jours à peine après la diffusion du 500e épisode de District 31.  

Accompagné des comédiens Gildor Roy et Sébastien Delorme, Luc Dionne a rappelé que la série était surtout un divertissement d’une demi-heure à regarder en famille. De quoi «alléger les tracas quotidiens.» 

«Un jour, [la pandémie] va finir et je ne voulais pas que la série vieillisse mal!», plaisante-t-il, questionné sur la possibilité que les personnages portent des masques à l’écran. 

Toutefois, derrière la caméra, les consignes de sécurité sont appliquées à la lettre par toute l’équipe. Ainsi, sur le plateau de District 31, tout le monde porte des masques. Et toute l’équipe respecte le mètre de distanciation. 

«Mais 15 minutes par jour, le réalisateur choisit des scènes, et les comédiens principaux ont le droit de se rapprocher à moins d’un mètre», explique l’acteur Sébastien Delorme. Il faut donc bien savoir son texte! 

Une réplique un peu particulière

Lorsque la pandémie a frappé, le comédien Gildor Roy confie que personne ne «savait pas ce qui venait après». Luc Dionne, lui, soufflait un peu à Paris, mais a dû rentrer en toute urgence quand les frontières ont fermé. 

«J’ai passé trois mois dans mon bureau à ne rien écrire», confie le scénariste qui vit à Saint-Sauveur. 

«J’écrivais une page par semaine et demi. J’étais complètement vidé. Maintenant ça va c’est revenu. Pourtant, je passe ma vie à écrire, mais cette année j’ai trouvé ça dur.» -Luc Dionne 

Avant la pandémie, en février, Dionne a d’ailleurs signé une réplique pour le moins particulière. L’une des protagonistes répète: «Ça va bien aller». Une phrase depuis devenue emblématique de la COVID-19 au Québec. 

Luc Dionne explique qu’il s’agit en fait d’un clin d’oeil à René Angélil qui prononçait souvent cette phrase. 

À Guy A. Lepage, il a confié qu’il aimerait que la série inspire davantage de téléspectateurs (1,8 millions en moyenne) à s’opposer par exemple à la corruption de certains policiers. 

«Je dois dire que ça m’attriste que l’on s’en aille dans la rue pour un bout de kleenex [les masques], mais pas pour des choses comme ça.»

Janette Bertrand, pas effrayée par la COVID-19

Très en forme, l’écrivaine de 95 ans a également fait référence à la pandémie, affirmant faire «très attention». 

«De toute façon, je ne suis pas sortie de l’été!», a-t-elle lancé à Guy A. Lepage. Elle était trop occupée à lire des autobiographies d’anonymes pour son prochain projet.

Sur le plateau de TLMEP, Janette Bertrand a plutôt évoqué son dernier livre, Un viol ordinaire, où elle explore le thème du consentement au sein du couple. 

«Le viol est à 93-94% le fait de personnes qu’on connaît, voire qu’on aime. L’homme qui surgit dans la ruelle, ça représente 5%. Et c’est de ça dont je voulais parler.» -Janette Bertrand 

Elle a insisté à plusieurs reprises: «Il faut que les hommes changent!», estimant que la jeunesse masculine était trop influencée par la pornographie.

Sur la question de la récente vague de dénonciations, elle a évoqué les dangers et possibles dérives de l’anonymat. «Il faut dénoncer mais le faire avec son nom, a-t-elle avancé. Il faut avoir le courage de se nommer aussi.» 

Et c’est encore la pandémie qui a conclu les échanges. 

«Je crois que dans 5 ans on va l’avoir oubliée. On s’en sort toujours et on oublie. Après un grand malheur, on regarde la vie autrement, et on retrouve le goût de vivre.»

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