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Plan vert: la CAQ blâmée de ne pas taxer les plus pollueurs

Benoit Charette et Laure Waridel sur le plateau de TLMEP
Laure Waridel n’a pas mâché ses mots face au ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette. Photo: Captures d'écran

Le gouvernement Legault a dévoilé cette semaine son plan pour une économie verte. Pour Laure Waridel, professeure associée à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, l’erreur principale du plan vert de la CAQ est de ne pas suffisamment taxer ceux qui polluent le plus. 

Québec a annoncé cette semaine un investissement de 6.7 milliards de dollars pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Le gouvernement provincial vise une réduction de 37% par rapport au seuil de 1990. 

Pour Laure Waridel, les mesures volontaires du plan vert de la CAQ ne suffisent tout simplement pas face à l’urgence climatique qui menace notre planète. 

«Il faut que quand on nuise à l’environnement, on ne fasse pas le même profit. Et que quand on achète un gros véhicule, ça nous coûte plus cher que d’acheter un véhicule électrique», a-t-elle lâché sur le plateau de TLMEP dimanche.   

Selon elle, sans mesure contraignante, Québec ne fera pas mieux que le gouvernement fédéral. 

«On est dans une économie qui carbure à l’exploitation environnementale. En ce moment, on peut faire beaucoup d’argent en détruisant les bases de la vie sur Terre.» 

-Laure Waridel, professeure à l’UQAM

Répondre à l’urgence climatique

Arborant des boucles d’oreilles où l’on pouvait lire STOP GNL, Laure Waridel n’a pas mâché ses mots face au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette. 

«Ce plan ne répond pas du tout à l’urgence climatique, a-t-elle déclaré. Ce sont des pas dans la bonne direction, mais il faut aller encore plus loin, et beaucoup plus vite que ça. Les courbes des émissions continuent à monter malgré les mesures.»

Elle a rappelé que les experts du climat estiment qu’il fallait observer une réduction des émissions de l’ordre de 45% (minimum) d’ici 2030 si l’on voulait éviter de gagner 1.5 voire 2 degrés à l’échelle planétaire. Et pas 37% comme l’ambitionne présentement le plan de la CAQ. 

«Je ne pense pas que les gens mesurent ce que ça veut dire un tel réchauffement. Ou ce qu’est un effet d’emballement. (…) À ce moment-là, on aura beau avoir une voiture électrique, ça ne changera plus rien. C’est maintenant qu’il faut agir.» 

-Laure Waridel, professeure à l’UQAM

Charette défend le choix de la CAQ

Le ministre Charette a défendu le choix du gouvernement Legault de ne pas imposer de frais ou de tarifs supplémentaires aux plus pollueurs. 

«Imposer plusieurs milliers de dollars supplémentaires sur le véhicule familial, comme certains groupes le proposaient, pour nous c’était contre-intuitif.» 

M. Charette a cité les conséquences désastreuses que ce type de mesures a eu en France, avec le mouvement des Gilets jaunes. 

«On a un vaste territoire au Québec. Imposer des restrictions sur le type de véhicules que l’on choisit de conduire, ce n’est pas respecter l’étendue du territoire qui est le nôtre.» 

-Le ministre Benoit Charette 

Pour la CAQ, pas question d’augmenter le coût de l’essence à la pompe ou de taxer les véhicules plus énergivores. 

«Ce sont souvent des véhicules qui n’ont pas d’équivalent au niveau de l’électrification, s’est défendu M. Charette, dimanche soir. Quand on n’a pas d’alternative, se voir imposer des tarifs supplémentaires, ça peut devenir extrêmement frustrant.»  

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