Le mois d’octobre est celui de la sensibilisation au trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
C’est le trouble du comportement le plus fréquent chez les enfants et les adolescents, et c’est également un terme qu’on entend de plus en plus. Le problème n’est pas simple, mais tentons de le démystifier.
Le TDAH touche le comportement, apparaît très tôt dans la vie et est en grande partie héréditaire. Les dernières statistiques indiquent que le TDAH toucherait de 5% à 8% des enfants d’âge scolaire et 4% des adultes dans le monde. On peut donc affirmer qu’en moyenne, il y a de un à trois enfants atteints de TDAH dans chaque classe. Maman de deux jeunes enfants, un grand garçon, Laurence, neuf ans et une fille, Simone, six ans, ce sujet m’interpelle et j’ai eu envie d’en savoir plus.
J’ai fait la rencontre d’Agathe Tupula, orthophoniste, qui s’implique beaucoup auprès des enfants aux prises avec le TDAH. «Le TDAH est neurologique, il est relié au taux de certaines substances chimiques dans le cerveau: on ne peut pas le faire disparaître, mais on peut aider la personne à mieux vivre avec lui. Dans certains cas, il se manifeste à la suite d’un traumatisme crânien, mais, la plupart du temps, il est présent dès la naissance.»
Mieux comprendre
Comment fait-on pour reconnaître ce trouble? «Généralement, on le reconnaît à trois symptômes: l’inattention, l’hyperactivité et l’impulsivité. Toutefois, ce n’est pas dans tous les cas qu’il y a de l’hyperactivité.» Il est rare qu’on pose un diagnostic de TDAH avant l’âge de six ou sept ans, mais, comme l’intervention précoce (dès les premiers mois de vie) a fait ses preuves, si vous remarquez que votre enfant suit difficilement la routine à la maison ou à la garderie, ou qu’il a du mal à socialiser avec ses pairs, consultez. Bref, si vous avez des inquiétudes concernant son développement, son langage, sa sphère affective ou motrice, écoutez-vous: les parents restent les meilleurs experts. Si vous vous questionnez, demandez l’avis d’un spécialiste. Même si le TDAH ne se guérit pas, il est possible, s’il est pris en charge tôt, de mettre des stratégies de l’avant pour que l’enfant soit fonctionnel, vive normalement et soit heureux.
Plus tôt on diagnostique le trouble, plus tôt on peut offrir à l’enfant les outils nécessaires pour avoir une vie «normale». Le médecin de famille pourra vous mettre en contact avec les intervenants pour entreprendre le traitement et encadrer l’enfant. Toutes les personnes qui gravitent autour de l’enfant, à l’école et à la maison, doivent s’impliquer pour l’aider. La famille reste le noyau le plus important et le plus rassurant. D’ailleurs, Mme Tupula tient à préciser que les personnes présentant un TDAH en tirent profit en investissant leur énergie dans un projet créatif. On pense à l’auteur Renée-Claude Brazeau (La galère) ou à l’humoriste Philippe Laprise, qui en parlent ouvertement.
Plus il y aura de sensibilisation, plus il y aura de connaissances qui seront transmises, moins ce sera tabou. L’essentiel, c’est d’aider l’enfant présentant un TDAH à s’accomplir, à améliorer son estime de soi, sa confiance en soi, son autonomie et, surtout, à ne jamais oublier qu’il peut se réaliser même avec un TDAH.
Mme Tupula travaille avec une équipe multidisciplinaire à la Clinique Proaction.
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