Reconnaissant le besoin de revoir le plan d’urbanisme de la Ville, les élus de Montréal-Est ont adopté une résolution opérant un effet de gel sur tout nouveau projet de développement résidentiel à haute densité sur la quasi-totalité du territoire.
Le conseil de Ville de Montréal-Est a récemment adopté à l’unanimité une résolution interdisant toute construction de 4 logements et plus (classe H4) sur la totalité du territoire montréalestois, à l’exception de la zone protégée par le plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA) Broadway. Conséquemment, un effet de gel s’applique sur tout nouveau développement résidentiel de classe H4 jusqu’à l’adoption d’un règlement.
La motion a été mise de l’avant par l’opposition afin de freiner le «développement sauvage» et encourager un «développement plus responsable», explique le conseiller Yan Major.
L’élu de l’opposition observe qu’une forte accélération immobilière s’opère à Montréal-Est et à Pointe-aux-Trembles ces dernières années. Il ajoute que plusieurs citoyens sont insatisfaits de la densification dans certains secteurs, et qu’une pétition à cet effet a été déposée au conseil.
«Oui, il faut développer la ville, la densifier en quelque sorte, mais pas de façon sauvage. Il faut cibler certains quartiers spécifiques pour la densification, et non faire cela partout dans la ville».
À son avis, l’effet de gel permet de «prendre un pas de recul» d’ici à l’adoption d’un nouveau plan d’urbanisme. L’opposition s’engage d’ailleurs, si élue majoritaire aux élections municipales, à revoir le plan d’urbanisme dès son entrée en poste et à impliquer les citoyens dans son élaboration, indique Yan Major.
Une résolution «inutile»
Le maire de Montréal-Est, Robert Coutu, est d’accord avec l’esprit de la résolution. Il se dit conscient de l’insatisfaction de certains citoyens face au développement résidentiel à Montréal-Est, et admet que le tout doit se faire de façon équilibrée.
M. Coutu ajoute que son équipe s’engage également à revoir le plan d’urbanisme après les élections afin de s’ajuster aux « nouvelles réalités immobilières des quartiers».
Or, il croit toutefois que la résolution était « inutile » alors que tous les élus sont d’accord pour revoir le plan d’urbanisme après les élections.
Le maire ajoute que deux avis de motion ont été déposés en septembre afin de revoir le règlement de zonage dans certains secteurs, ainsi que le PIIA du secteur des maisons de vétéran.
Lors du dépôt de ses avis de motion, en septembre, le maire avait rappelé que l’adoption d’un règlement prend des mois et que les élus allaient « laisser le temps à l’administration de faire des recommandations et des analyses pour les zones affectées».
Plan d’urbanisme
Selon la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme, le conseil municipal peut réviser le plan d’urbanisme cinq ans après l’entrée en vigueur du premier plan ou du dernier plan révisé.
La ville de Montréal-Est avait adopté son dernier plan d’urbanisme en 2016.