Jardiner en milieu scolaire est une façon de consolider ses apprentissages, de développer des compétences personnelles et d’avoir un bagage pour la vie en alimentation.
À l’école Judith-Jasmin jeudi après-midi, c’est les deux mains dans la terre et le sourire aux lèvres que Métro retrouve les enfants. Depuis 10 ans, dans cette école de Notre-Dame-de-Grâce, tous les élèves de 3e et 4e années ont la chance d’apprendre l’agriculture urbaine.
L’école n’intéresse pas tous les enfants, vu l’effort que cela demande. Toutefois, apprendre en jardinant les motive étant donné que les mathématiques, le français et les sciences deviennent ludiques. «On mesure les températures et la croissance [des végétaux], il y a aussi les habiletés manuelles développées: l’utilisation du couteau à couper les légumes, de la râpe, de l’économe», rapporte un enseignant à l’école Judith-Jasmin, François Loiselle. Leur effort est ensuite récompensé lorsqu’ils voient la petite pousse apparaître.
«J’aime toucher la terre, j’aime être le plus près de la nature», exprime un élève, Noah. La nature est bénéfique pour les enfants. «Quand il y a de la nature, le taux de stress diminue […]. Avoir de la verdure en milieu scolaire permet ainsi un apaisement sur les enfants», rapporte l’agronome Carole-Anne Lapierre. De cette façon, les étudiants se retrouvent en meilleure posture pour leur apprentissage.
Conscience environnementale et apprentissage social
«C’est bien parce que ça va aider la planète», mentionne un autre élève, Issay. Lors des ateliers, les étudiants apprennent comment le jardinage permet de rafraîchir les espaces et contribue à la préservation de l’environnement. De plus, les habiletés sociales des élèves sont développées tout au long du processus.
«Ceux qui s’y connaissent un peu plus vont souvent aider. Ils sont fiers de transmettre une connaissance», spécifie Mme Lapierre. Le jardinage les pousse à communiquer entre eux afin de pouvoir transporter la terre, les outils de jardinage, etc. Selon M. Loiselle, c’est en cuisine qu’on voit le plus le développement social. «Là, on voit une coopération entre les élèves dans les ateliers de cuisine [puisqu’il] faut donner des responsabilités», ajoute-t-il.
Il s’agit de compétences de travail d’équipe qui pourront les suivre tout au long de leur vie en plus de créer des liens qui vont au-delà du jardinage.
Des bases pertinentes en alimentation
L’agriculture urbaine en milieu scolaire est l’occasion pour les enfants de mieux comprendre ce qui se trouve dans leur assiette. «Les citadins, ils vont à l’épicerie. Puis, [certains] s’imaginent que les carottes viennent de l’usine. [Avec l’agriculture urbaine], ils deviennent ainsi conscients du miracle de la nature», explique M. Loiselle.
En cultivant des légumes à l’école, ils en viennent à développer un intérêt et une curiosité envers ces végétaux parfois boudés. L’école leur offre même plusieurs ateliers sur les nutriments ainsi que des ateliers de cuisine, ce qui amène les jeunes à développer leurs papilles gustatives. «Ils apprécient les collations santé pour leur fraîcheur et leur goût naturel», précise l’enseignant.
L’école donne donc aux enfants des connaissances de base en cuisine; un apprentissage essentiel pour être en bonne santé.
Un partenariat précieux avec NDG Dépot
D’ailleurs, sans la contribution financière de l’organisme communautaire Dépôt alimentaire NDG, ce projet pourrait difficilement être réalisé. De plus, l’organisme joue un rôle important en offrant des formations à l’école et en s’occupant de former un groupe de parents qui pourront s’occuper de ce jardin communautaire.
Ils améliorent ainsi le filet social de la communauté et contribuent à la bonne alimentation des citoyens. «Au dépôt, notre mission, c’est la sécurité alimentaire», soutient l’animatrice de Dépôt alimentaire NDG, Verra Leskovar.