Soutenez

Allons-nous vers une mode durable au Québec?

Mode durable
Des sous-vêtements de la marque montréalaise Allié.e. Photo: Gracieuseté

De plus en plus de créateurs de vêtements et de commerçants montréalais s’inscrivent dans une mode durable. Ils ont à cœur de satisfaire les fashionistas tout en faisant leur part pour la planète et l’économie locale.

«Il s’agit d’avoir un souci au niveau écologique, de l’aspect local, de la traçabilité des vêtements et de la transparence», soutient la vice-présidente du groupe Sensation Mode, Chantal Durivage, dont les bureaux se situent dans le Sud-Ouest. Cette démarche implique un respect envers l’environnement, les travailleurs et les consommateurs.

Promouvoir une mode durable 

«Tous les créateurs locaux qui ont leurs ateliers réalisent une mode durable», pense Mme Durivage.

En effet, ces acteurs soutiennent l’employabilité et le savoir-faire local, qui a été affaibli par la délocalisation des activités, selon elle. Les produits créés ici permettent aussi d’avoir une meilleure traçabilité du processus de production.

«Être une marque durable, c’est assurer la pérennité de notre entreprise tout en respectant l’humain et l’environnement. Le respect de l’humain, c’est le respect des consommateurs à qui l’on propose des matières premières propres et à qui l’on doit une transparence complète», soutiennent les créatrices Lisa et Perrine d’Allié.e, une marque montréalaise inclusive, qui confectionne éthiquement dans Villeray des sous-vêtements au style intemporel. 

De plus, les taxes payées par les consommateurs lors de ces achats sont ensuite investies dans les dépenses publiques, telles que le financement de l’éducation ou des hôpitaux. Une contribution directe au système social est alors réalisée, selon la vice-présidente du groupe Sensation Mode.

L’unicité et la qualité permettent également à ces produits de se démarquer. En effet, ils résistent dans le temps aux lavages et aux entretiens, à condition que ceux-ci soient effectués de façon responsable.

La majorité des vêtements vendus à la boutique Evelyne par exemple sont conçus à partir de fibres naturelles. Ils sont résistants et biodégradables. Les soins de beauté qui sont proposés sont quant à eux biologiques et naturels, ce qui a un impact positif sur l’environnement.

Consommer de façon durable

L’empreinte écologique et sociale peut être réduite à travers la sélection et l’usage consciencieux des vêtements achetés. Il s’agit de combiner coup de cœur, intemporalité et durabilité. 

Plusieurs manières de faire s’y prêtent. On peut soutenir des créateurs locaux, qui sont soucieux du respect des droits humains et de l’environnement ou qui préconisent le commerce équitable. 

Chez Allié.e, le respect de l’environnement passe par le choix de matières premières biologiques, recyclées quand cela est possible, et venant de manufactures locales autant que possible et à taille humaine. «Nous attachons une attention particulière à nos emballages minimalistes et recyclés, et privilégions la livraison à vélo», précisent les créatrices. «Si tout le monde achetait un produit local par saison, ça ferait une grande différence pour nos entreprises», atteste Mme Durivage.

On peut également donner une seconde vie aux vêtements que l’on ne porte plus en les revendant, en les déposant dans une friperie ou en les donnant à des associations caritatives. Ceci permet de réduire la quantité de vêtements aboutissant au dépotoir, entre autres.  

«Je trouvais que de faire ma propre sélection et de l’offrir aux gens, ça leur permettrait de compléter leurs looks avec des pièces plus abordables», explique la propriétaire de la boutique Evelyne, Evelyne Shannon Drouin, qui propose aussi une section d’articles seconde main, dans Notre-Dame-de-Grâce.

Défis rencontrés par les créateurs

Les petits créateurs rencontrent néanmoins plusieurs difficultés, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en matériaux et le recrutement de la main-d’œuvre. S’en suit nécessairement une hausse de la tarification des créations, comme le souligne Mme Durivage. 

De plus, ils sont en concurrence permanente avec des entreprises qui bénéficient de budgets importants pour assurer leur promotion. Il est alors essentiel qu’ils se démarquent et fidélisent leur clientèle. 

«Loin de nous brimer ou de nous dévier de nos engagements, ces contraintes nous boostent et nous poussent à redoubler de créativité pour trouver des solutions à la hauteur de nos exigences», concluent Lisa et Perrine, d’Allié.e.

Inscrivez-vous à notre infolettre et recevez chaque semaine un résumé du l’actualité de Sud-Ouest.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.