Mercier-Hochelaga-Maisonneuve

Des résidents s’inquiètent de l’arrivée d’un nouveau refuge pour itinérants

Le nouveau refuge administré par CARE Montréal se trouve à deux pas du parc Lalancette.

Encore une fois, l’arrivée d’un refuge pour itinérants dans un quartier de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve cause de l’inquiétude chez certains citoyens.

Le 22 avril, on apprenait que le refuge temporaire situé dans l’Auberge Royal Versailles allait être déplacé à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, dans le quartier Hochelaga, le 30 avril. Le déménagement a à peine eu lieu que déjà, le sujet s’est invité au conseil d’arrondissement de MHM, le lundi 2 mai.

Le point d’achoppement principal concerne le parc Lalancette, un lieu très achalandé, entre autres par les familles, et qui se trouve à deux pas du nouveau refuge. Des citoyens du secteur s’inquiètent de l’impact de la présence de personnes en situation d’itinérance sur cet espace vert.

Même s’il se dit ouvert à la question de la mixité sociale, un résident du quartier considère que l’ouverture d’un refuge devant un parc «aussi familial» et «déjà surutilisé» est inconcevable.

«En plus, il y a des gens qui ont des cours pas clôturées en arrière, a ajouté M. Champagne lors de l’assemblée du conseil. Est-ce que vous pensez que le parc va garder sa vocation actuelle avec l’arrivée de ce refuge et pouvez-vous confirmer que ce ne sera pas le même flop comme ce qui s’est passé au Royal Versailles?»

Se disant consciente des enjeux et reconnaissant que le choix du lieu est imparfait, la conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe, Alia Hassan-Cournol, a soutenu qu’«à la différence du Royal Versailles, il y a un plan de cohabitation sociale et une gestion de l’écosystème qui ont été pris en charge beaucoup plus rapidement».

«Un traumatisme pour le quartier»

Une autre résidente du secteur, mère de trois jeunes enfants, a fait remarquer qu’un centre de traitement des dépendances avec hébergement pour hommes adultes – la Maison du Pharillon – se trouvait déjà aux abords du parc Lalancette.

«Vous ne trouvez pas que ça fait beaucoup, pour nous tous, deux causes sociales dans une aussi petite ruelle? a demandé Mme Vachon. Je suis si dévastée, si inquiète et tellement incrédule du statut temporaire du refuge que nous avons décidé de déménager.»

En réponse, le maire de MHM, Pierre Lessard-Blais, a promis que le refuge allait être fermé en 2023 et qu’entretemps, des intervenants seraient présents en grand nombre dans le secteur.

L’alternative à cette décision était pire. L’alternative à cette décision était la fermeture de 120 lits à Royal Versailles avec une forte chance de l’augmentation des campements dans l’arrondissement. Une forte chance du retour d’une situation telle que le campement Notre-Dame, que j’ai gérée personnellement et qui a été un traumatisme pour le quartier.

Pierre Lessard-Blais, maire de MHM

Un court délai

Un autre résident s’est interrogé sur le peu d’informations transmises aux habitants à ce sujet, les communications se limitant selon lui à un feuillet de quatre lignes déposé dans les boîtes aux lettres et à des statuts publiés sur la page Facebook des élus.

«Vous parlez de l’état d’urgence, ça me semble plus une belle excuse pour prendre des décisions sans consultation, a déploré M. Paquet. La gestion de l’itinérance, ça ne date pas d’hier. L’administration est aux commandes de l’arrondissement depuis plus de quatre ans», a-t-il ajouté, évoquant un manque de préparation et de vision de la part du conseil.

M. Paquet a également demandé aux élus d’expliquer pourquoi il n’y avait eu qu’une semaine entre l’annonce du déménagement du refuge et celle de son implantation à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc.

À ces critiques, la conseillère Alia Hassan-Cournol a affirmé qu’une tournée de porte-à-porte est effectuée actuellement par des organismes tels que L’Anonyme ainsi que par des policiers du poste de quartier.

On est en train également de travailler sur une formule pour que les résidents et résidentes du quartier viennent rencontrer les ressources qui sont disponibles.

Alia Hassan-Cournol, conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe

Concernant le court délai pour l’implantation du refuge à l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, Alia Hassan-Cournol a expliqué que le CIUSSS a demandé de prolonger son occupation de l’Auberge Royal Versailles, mais que le propriétaire de l’établissement souhaitait reprendre les activités de son hôtel.

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