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Les émissions d’arsenic toujours en baisse dans l’est de Montréal

L’affinerie Glencore – CCR est située sur l’avenue Durocher, dans Montréal-Est.

Selon un récent avis de la Direction régionale de santé publique (DRSP), après une première amélioration observée en 2019, la concentration d’arsenic dans l’air ambiant dans l’est de Montréal a poursuivi sa diminution en 2020-2021.

Entre 2019 et 2021, cette concentration moyenne est passée de 5,1 à 2,2 nanogrammes par mètre cube (ng/m³) pour la station du centre Édouard-Rivet, à Montréal-Est; de 5,4 à 4,1 ng/m³ pour celle située sur le terrain de Chimie Parachem également à Montréal-Est; et, enfin, de 2,8 à 1,0 ng/m³ selon les données recueillies à la station du jardin communautaire B.P. Tétreaultville dans l’arrondissement de Mercier─Hochelaga-Maisonneuve.

Ce rapport de la DRSP fait suite à un précédent avis datant de juillet 2018 et portant sur les émissions atmosphériques de l’affinerie de cuivre de la compagnie Glencore Canada Corporation (CCR) – la même organisation propriétaire de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda – dans Montréal-Est.

À l’époque, la DRSP avait émis trois recommandations, dont «la mise en place de deux nouvelles stations de mesure des concentrations ambiantes des métaux, principalement l’arsenic (As) en milieu résidentiel, de part et d’autre de l’entreprise, afin de mieux caractériser l’exposition de la population».

En plus de la mise en place de cette mesure, l’affinerie Glencore – CCR s’est procuré un dépoussiéreur pouvant filtrer 254 000 mètres cubes d’air par heure, réduisant ainsi ses émissions annuelles d’arsenic de 50%, selon des données compilées par la Ville en 2020.

Il est à noter qu’il n’y a pas seulement l’affinerie Glencore – CCR qui émet de l’arsenic dans l’air; le moulin à tige de cuivre Nexans – situé à côté de CCR – a également été identifié par la Ville de Montréal comme une entreprise contribuant aux concentrations d’arsenic mesurées aux stations susmentionnées.

Cartographie des entreprises CCR, Nexans et des stations d’échantillonnage. Crédit: DRSP

Faible risque pour la santé

Les relevés à la station sur le terrain de Chimie Parachem dépassent cependant encore la norme concernant la concentration moyenne d’arsenic du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère (RAA) du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), qui est de 3,0 ng/m³.

«[La station sur le terrain de Chimie Parachem] est la plus proche des deux entreprises, mentionne l’un des auteurs de l’avis, le toxicologue Simon Bilodeau. Ça pourrait en partie expliquer ça. Ça pourrait être aussi un contexte météorologique qui l’explique.»

Malgré les dépassements de la norme pour ces deux années à la station du terrain Chimie Parachem, ce qu’on peut dire, c’est que ça représente un risque très faible pour la population qui réside à proximité.

Simon Bilodeau, toxicologue

En comparaison, les émissions de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda ont généré une concentration moyenne d’arsenic de 100 ng/m³ en 2021.

Revoir la réglementation

L’avis de juillet 2022 indique que la norme annuelle du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère (RAA) du MELCC n’est pas applicable sur le territoire de l’agglomération de Montréal, mais que c’est plutôt le Règlement 2001-10 de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) sur les rejets à l’atmosphère qui prévaut.

«Ce règlement ne prescrit pas de norme annuelle pour l’arsenic, mais prescrit des normes complémentaires qui s’appliquent aux émissions industrielles à la cheminée et en air ambiant», peut-on lire dans l’avis.

Malgré cela, les auteurs de l’avis ont préféré se baser sur la norme de 3,0 ng/m³ de moyenne annuelle, «parce qu’elle est la plus pertinente dans le cas d’une exposition sur du plus long terme», soutient Simon Bilodeau.

Ainsi, la DRSP recommande que la Ville de Montréal approche la CMM «pour former un comité Ville de Montréal-DRSP-CMM qui aurait pour objectif de définir une approche normative pour les particules et les métaux, approche qui considère les enjeux de santé publique et la réalité montréalaise».

Interrogée à ce propos, la conseillère en communication de la direction générale de la CMM, Julie Brunet, répond que leur experte «devra d’abord prendre connaissance du rapport avant de pouvoir en parler».

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