Politique

GND souhaite qu’on parle positivement d’immigration

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire et députée de Gouin.

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire et député de Gouin.

Le porte-parole de Québec solidaire (QS) Gabriel Nadeau-Dubois reproche au chef du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon ainsi qu’au premier ministre François Legault de parler de l’immigration «souvent comme d’un problème».

Le porte-parole de QS réagissait à la récente déclaration du chef du PQ, qui souhaitait qu’un modèle d’immigration durable soit adopté par le Québec afin d’éviter les extrêmes politiques comme en Hongrie, en France ou en Angleterre.

«Après François Legault et les risques de «violence», Paul St-Pierre Plamondon en rajoute: notre modèle d’immigration pourrait provoquer la «montée des extrêmes»», a écrit M. Nadeau-Dubois sur Facebook le 26 janvier.

Doit-on comprendre que le porte-parole de QS met les propos de François Legault et de Paul St-Pierre Plamondon sur l’immigration dans le même panier?

«Les propos de M. Plamondon ne sont pas exactement les mêmes que ceux de M. Legault, reconnaît Gabriel Nadeau-Dubois, en entrevue avec Métro. Mais ce qui les rapproche, c’est une certaine manière de parler des migrants, souvent comme d’un problème.»

Il souhaite plutôt qu’on parle positivement de l’immigration.

Capacité d’accueil

Dans sa publication, Gabriel Nadeau-Dubois reproche aux deux hommes politiques de sortir un chiffre de leur chapeau au sujet des capacités d’accueil, «sans jamais le justifier».

Réagissant à cette critique, Paul St-Pierre Plamondon a rétorqué que le seuil de 35 000 immigrants se base sur la moyenne des années 1990 jusqu’en 2003, une période où le français progressait au Québec et même à Montréal, soutient-il.

«C’est en 2004 que la courbe du français a commencé à décliner, et celle-ci n’a jamais cessé son déclin depuis», peut-on lire sur la page du chef du PQ.

«Je pense que le déclin du français s’explique par plusieurs raisons et ramener ça seulement sur le terrain de l’immigration, je pense que c’est une erreur», indique le porte-parole de QS, donnant l’exemple des taux d’échec «inquiétants» de l’épreuve de français au secondaire.

Il admet en revanche que les politiques en immigration ont un impact sur l’évolution du français. «Personne ne nie que ça fait partie du débat, mais je pense que c’est simpliste de ramener ça à l’immigration seulement.»

Ce seuil ne tient pas compte de l’immigration temporaire, rappelle-t-il. «Donc, on accueille dans les faits beaucoup plus que 50 000 personnes par année.»

La clé d’une politique d’immigration réussie, pour Gabriel Nadeau-Dubois, c’est de donner la résidence permanente à ces gens qui sont déjà sur le territoire du Québec.

L’exemple européen

Pour ce qui est des propos de Paul St-Pierre Plamondon disant qu’une immigration durable permettrait d’éviter les extrêmes politiques qu’on observe en Europe, le porte-parole de QS a écrit sur sa page que «les partis modérés [en Europe] ont essayé de freiner la montée des partis xénophobes en copiant leur discours. Ils n’y sont pas parvenus. Au contraire, ils ont plutôt normalisé les extrêmes.»

Il semble en revanche il y avoir des exceptions, comme le Danemark. Depuis vingt ans, ce pays poursuit une politique stricte sur l’immigration, initiée par la droite en 2001 et poursuivie par la gauche au nom de la défense de l’État-providence. Contrairement à la France, où on observe une montée du Rassemblement national de Marine Le Pen, le vote pour le parti du peuple danois – un parti populiste de droite – s’est effondré au Danemark. Il n’était que de 2,6% en 2022, six points de moins que lors de l’élection précédente.

«Je ne suis pas un spécialiste de la politique danoise. Ce que je constate, c’est qu’en Europe, de manière générale, les discours anti-immigration se sont renforcés dans les dernières années», soutient le politicien.

Selon Gabriel Nadeau-Dubois, même si on règle un problème comme celui du chemin Roxham, les discours extrêmes et xénophobes vont continuer d’exister.

Faire sa part

Selon les plus récents chiffres du gouvernement du Canada, plus de 60% des demandes d’asile au pays sont faites au Québec, ce qui est quasiment trois fois plus que son poids démographique au Canada, qui est maintenant de moins de 23%.

N’est-ce pas légitime de demander aux autres provinces de faire leur part concernant les demandeurs d’asile?

Sur cette question, Gabriel Nadeau-Dubois considère en effet que le gouvernement fédéral doit prendre ses responsabilités et en faire davantage, «notamment en matière de soutien aux organismes qui viennent en aide et qui accueillent ces gens-là».

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