Ahuntsic-Cartierville

Les «bibliomobiles» au service de la livraison de nourriture

La Corbeille, une des banques alimentaires utilise la "bibliomobile" pour livrer de la nourriture.

Donald Boisvert directeur de La Corbeille assure un service de livraison à domicile pour les bénéficiaires qui ne peuvent pas se déplacer pour aller chercher de la nourriture avec la bibliomobile.

Services essentiels en temps de crise, les banques alimentaires d’Ahuntsic-Cartierville doivent assurer des livraisons pour répondre à tous les besoins. Leurs dirigeants doivent faire preuve de créativité pour offrir cette modalité qui n’existait pas avant l’éclosion du nouveau coronavirus.

Depuis deux semaines, la Corbeille, une des deux banques alimentaires d’Ahuntsic-Cartierville, livre les paniers de nourriture à certains de ses usagers qui ne peuvent pas se déplacer. Les besoins vont en augmentant. Une centaine de nouveaux bénéficiaires se sont ajoutés aux 500 ménages inscrits régulièrement à la Corbeille.

«On s’est rendu compte rapidement que les gens confinés ne venaient plus à l’épicerie», relève Donald Boisvert, directeur de la Corbeille, banque alimentaire de Bordeaux-Cartierville.

Ce sont les personnes âgées de 70 ans et plus qui sont confinées, les gens avec des maladies chroniques et les familles monoparentales qui doivent rester à la maison alors que les enfants ne vont plus à l’école.

S’il était évident qu’il fallait leur porter des vivres, l’organisme n’avait pas les moyens pour le faire. M. Boisvert s’est adressé alors à la cellule de crise mise sur pied dans le quartier.

«L’arrondissement a tout de suite mis à notre disposition trois personnes avec trois véhicules trois jours par semaine», indique M. Boisvert.

C’est ainsi que la bibliomobile, la voiture qui distribuait les livres dans les secteurs éloignés des bibliothèques, a été reconvertie en véhicule de livraisons. Une trentaine de distributions est ainsi effectuée.

Pour les usagers habituels de la Corbeille, c’est le mercredi et pour les personnes nouvellement référencées, le vendredi.

«Ce sont des nouveaux chômeurs apparus dans la foulée des mises à pied. Il y a des gens qui vivaient d’un chèque de paye à l’autre, là ils n’ont pas d’autres choix pour se nourrir que nous solliciter», souligne M. Boisvert.

Au Service de nutrition et d’action communautaire (SNAC) à Ahuntsic, la livraison est aussi devenue une nécessité.

«Ce sont des gens qui ne peuvent pas se déplacer pour des raisons de santé ou bien des mamans qui doivent rester avec leurs bébés», confie Louise Donaldson, directrice adjointe de l’organisme qui sert plus de 1200 ménages par an.

Ces personnes sont référencées par le CLSC et c’est le camion du SNAC qui est mobilisé pour la tâche. «Nous avons pu avoir aussi l’aide de deux bénévoles», dit Mme Donaldson. En tout, une douzaine de livraisons ont été effectuées.

Adaptation

En situation de crise sanitaire, les banques alimentaires ont dû adapter leur fonctionnement. Le reste des usagers doit venir chercher les provisions sur place. Toutefois, ils ne peuvent plus choisir les denrées comme cela se faisait avant.  «Nous préparons des sacs et ce sont les mêmes pour tous», indique Mme Donaldson.

«Les gens viennent chercher une fois par semaine leurs sacs. Ils passent par le côté et c’est un à la fois», confirme M. Boisvert.

Ces mesures strictes sont appliquées pour éviter la contagion qui signifierait la fermeture de ces services essentiels.

«Nous travaillons à deux groupes de quatre. Si jamais il y a une personne qui est malade, une seule équipe sera renvoyée à la maison en isolement et le SNAC demeurera ouvert», assure Mme Donaldson.

À la Corbeille, il n’y a que dix personnes qui continuent de travailler. Ce sont des employés réguliers.

«Ma phobie du virus est telle qu’on a décidé qu’on ne ferait plus affaire avec les bénévoles, observe M. Boisvert. Pour moi ce serait la fin du monde de voir s’arrêter ce service d’aide.»

Articles récents du même sujet

Exit mobile version