La décision a été prise. Les cours de la session d’automne dans les cégeps du grand Montréal se feront à distance. Une démarche prescrite par un souci de prudence et l’exigence de la continuité des formations.
Pour la directrice du collège Ahuntsic et vice-présidente du Regroupement des cégeps de Montréal, Nathalie Vallée, les établissements d’enseignement n’ont pas le choix.
«Nous avons des directives claires et strictes. Personne ne veut se retrouver avec une éclosion de COVID-19 dans un établissement d’enseignement», dit-elle.
Il faut dire que les restrictions sanitaires, notamment les 2 mètres de distanciation, mettaient les cégeps dans une situation de plus en plus difficile alors que la session d’hiver tirait à sa fin.
«À force de retarder la préparation de la session d’automne, on est arrivé devant un mur à un moment donné, explique Mme Vallée. On ne pouvait plus attendre et il fallait prévoir différents scénarios pour Montréal et il n’était pas envisageable de retourner en classe à l’automne.»
Il était aussi hors de question que la prochaine rentrée soit reportée ou retardée.
Organisation
Pour fournir de l’enseignement en ligne, il faudra adapter les programmes, mais plus encore garantir que les cursus soient complets sans que soient réduites les heures de laboratoires, par exemple.
«Nous allons recenser tous les cours et les portions de cours qui nécessitent que les étudiants soient présents au collège», convient Mme Vallée.
Il se pourrait qu’il y ait plusieurs vagues, dans des groupes réduits pour respecter les mesures sanitaires et la distanciation physique dans les salles. «Les prochaines semaines seront très occupées pour les enseignants et l’administration», relève-t-elle.
Une autre contrainte de la formation à distance sera l’accès à un ordinateur à tous les étudiants et à une connexion internet. «Il est très probable que la majorité des étudiants ont accès à un appareil», croit la directrice du collège Ahuntsic.
Elle se fonde sur l’expérience de la fin de session, alors que tout le monde a suivi ses cours de chez lui. «Il se peut toutefois que l’ordinateur soit partagé avec d’autres membres de la famille», admet-elle.
En mars, la fondation du collège avait mis sur pied un fonds d’urgence pour répondre à certains besoins spécifiques pour quelques étudiants. Pour la session d’automne, Mme Vallée souhaite que le ministère de l’Éducation lance un programme d’aide à l’accès à la technologie.
«On trouvera un moyen pour soutenir les étudiants. On essayera le plus possible», assure-t-elle.
Ce sera le cégep qui avisera les étudiants une fois la solution mise en place.