Le projet pilote de dépôt volontaire de verre à Ahuntsic-Cartierville, lancé à l’automne, est déjà victime de son succès. Durant la période des Fêtes, le conteneur sur la place Fleury débordait, si bien que des bouteilles vides se sont accumulées aux abords malgré les contre-indications.
L’initiative du dépôt de verre provient de Verrecycle, un comité citoyen soucieux de l’environnement, qui a proposé le concept à l’arrondissement à l’occasion du budget participatif de 2019. L’idée est de récupérer les bouteilles qui seraient ordinairement mises dans les bacs de recyclage et éventuellement enfouies.
«Il y a un enjeu avec la collecte sélective, ça amène des problèmes au niveau du tri, ce qui fait que les matières sont beaucoup plus difficiles à traiter, rappelle Jacques L’Écuyer, co-porte-parole de Verrecycle. Ç’a créé des problèmes au niveau des débouchés, parce que ce sont des matières beaucoup moins intéressantes pour un éventuel client, car ce sont des matières premières qui ont été contaminées.»
En déposant du verre dans un des deux conteneurs désignés, la matière demeure «pure», c’est-à-dire qu’elle n’est pas «contaminée». La céramique, les pierres, la porcelaine par exemple sont difficiles à séparer du verre et empêchent son recyclage.
Trop-pleins
Pendant le congé des Fêtes, le conteneur de la Place Fleury débordait, si bien que des bénévoles de Verrecycle ont pris l’initiative d’amener les pots et les bouteilles excédentaires au point de dépôt du Marché central, qui a une plus grande capacité.
«C’est une situation exceptionnelle, c’est la première fois que ça arrive, constate M. L’Écuyer. Ça s’explique par le fait que l’usine qui reçoit le verre était fermée pendant la période des Fêtes».
C’est l’entreprise 2M Ressources, spécialisée en gestion et traitement des matières résiduelles, qui reçoit le verre des deux conteneurs d’Ahuntsic-Cartierville. Il est acheminé aux installations de Saint-Jean-sur-Richelieu toutes les deux semaines.
«Je ne pense pas que vous allez revoir [les conteneurs déborder]», rassure le co-porte-parole du projet.
Dès le 5 janvier, le conteneur de la Place Fleury avait été vidé comme promis. Mais il se remplit rapidement. «Au début, les levées étaient aux quatre semaines, maintenant, elles sont aux deux semaines», fait savoir M. L’Écuyer, ajoutant qu’elles pourraient même être une fois par semaine au besoin.
Ce projet pilote est subventionné par l’arrondissement à hauteur de 150 000 $. Les conteneurs seront à la disposition des résidents au moins jusqu’en décembre.