Le 18 avril, se produisait Sakay Ottawa, musicien, chanteur et poète autochtone de la communauté atikamekw d’Opitciwan, au nouveau café étudiant du collège Ahuntsic. Devant 130 spectateurs, composés d’élèves, de parents et de résidents du quartier, l’artiste a présenté un fragment de la culture atikamekw à travers des chansons. L’événement était organisé dans le cadre du projet Rencontres autochtones du département de sciences sociales du collège. Il permet de collecter des fonds au profit de la communauté atikamekw d’Opitciwan.
Julie Gauthier, enseignante d’anthropologie, est à l’origine de cet événement. «Le souper est l’unique activité publique d’un projet plus large», explique-t-elle. Sakay Ottawa est natif de Manawan, dans la région de Lanaudière. Cet artiste engagé auprès de sa communauté, notamment les jeunes, aspire à faire connaître sa nation et sa culture partout au Québec. «Je veux m’adresser à tout le monde, la musique est un langage universel et je veux établir des ponts entre les nations», souligne-t-il
Rassembler et diffuser
Dans les cours d’anthropologie de Mme Gauthier, les étudiants reçoivent beaucoup de connaissances concernant la culture autochtone. Cinq à sept d’entre eux seront en immersion dans la communauté atikamekw d’Opitciwan. «Je veux que mes étudiants soient des relais et diffusent ce qu’ils savent sur la culture autochtone. C’est ma petite contribution pour mieux faire connaître la vie des premières nations.»
Lors du souper-spectacle, Sakay Ottawa a présenté des chansons de son album sorti en 2006 et d’autres de son prochain opus qu’il s’apprête à enregistrer cet été. Tout son univers musical est imprégné de son folk-rock et parfois de country. «C’est une musique qui est très populaire chez nous, indique-t-il. Elle vient nous chercher. C’est une musique dans laquelle on peut s’exprimer facilement.»
S’il a écrit la grande majorité de ses textes, il a également mis en musique un poème de son oncle Gilles Ottawa. «C’est un texte sur l’histoire de notre communauté, fondée en 1906. J’ai aussi coécrit avec lui une autre chanson sur un rythme country dont je vais fredonner le refrain au public. On y dit « eya eho » et cela donne l’impression que c’est facile de parler la langue atikamekw», plaisante-t-il.
Avant chaque chanson, M. Ottawa y va d’une explication pour permettre aux gens de comprendre quel est le message qu’il veut transmettre. Si les messages de son premier album sont imprégnés de la quête d’identité et de la défense de la culture originelle, le prochain album sera plus ancré dans la vie de cet enseignant devenu depuis deux ans directeur adjoint dans une école secondaire.
«Chaque chanson est spéciale, dit-il. Dans mon prochain album, il y en a une où je parle de ma famille. Je dis que j’aime ma femme et mes enfants. Un sujet que tout le monde peut comprendre.»