L’avenir du transport à Montréal passe par l’autonomisation. C’est le fil conducteur de la carrière de Luc Couillard, un environnementaliste qui a récemment reçu le prix Reconnaissance pour la Faculté des sciences de l’UQÀM. Alors que les questions entourant la congestion, le partage de la route et la réduction des gaz à effet de serre se font pressantes, ce résident de Tétreaultville œuvre à concevoir aujourd’hui la mobilité de demain.
Luc Couillard est commissaire à l’électrification des transports et aux véhicules intelligents à la Ville de Montréal. Il a été engagé à la Ville de Montréal en 2003 après avoir travaillé sept ans à l’Agence métropolitaine de transport (AMT).
Grand sportif, ce cycliste est à l’origine du premier réseau de partage de bicyclette à Montréal, qui est devenu BIXI en 2009.
«J’ai souvent passé pour un rêveur, avec toute cette mobilité du futur. Victor Hugo disait que l’utopie d’aujourd’hui est la réalité de demain », insiste Luc Couillard.
Selon lui, un des enjeux actuels est l’augmentation de l’achalandage des camions de livraison, attribuable au commerce en ligne. Il a travaillé en amont du projet de navette autonome entre le stade olympique et le marché Maisonneuve, qui est à l’essai cet été.
Ce type de projets touchant la mobilité durable en milieu urbain, Luc Couillard en rêvait déjà il y a plus de trente ans, alors qu’il était aux études supérieures en urbanisme et en environnement, à l’UQÀM.
«Ça me paraissait évidant que les problèmes environnementaux du 21e siècle seraient des problèmes qui viendraient du milieu urbain», explique M. Couillard, ajoutant que «la moitié de la population mondiale vit désormais dans les villes».
À l’époque, l’émission des gaz à effet de serre (GES) était en hausse. Le ministère de l’Environnement du Québec évaluait alors que les transports causaient 38% des émissions, devançant le secteur industriel. La Ville de Montréal a mis en place des plans de réduction des GES dès 2005, dont un qu’elle a bonifié en 2013. L’objectif : réduire de 30 % les émissions de GES des activités municipales d’ici 2020.
Pour y arriver, Montréal devra forcément innover en matière de mobilité durable.
«Les questions de mobilité sont au cœur de tous les débats», renchérit-il, souhaitant augmenter la mobilité en milieu urbain tout en diminuant les impacts environnementaux de celle-ci. Il mise sur les transports actifs et collectifs, électriques et partagés. Dans le futur, ils devront être autonomes et connectés.
«Le défi principal pour les villes sera celui de la transition entre les véhicules autonomes et ceux qui ne le sont pas; pour moi, le nerf de la guerre, il est là.»
— Luc Couillard, environnementaliste
Affirmant que Montréal est «dans le peloton de tête» pour relever le défi de l’autonomisation des transports, Luc Couillard donne comme exemple le pôle stratégique qu’elle est en matière d’intelligence artificielle et les ressources électriques de l’écosystème québécois. Il précise aussi que ce n’est pas à la ville de s’adapter à ces véhicules, mais que ceux-ci doivent s’adapter aux besoins des citoyens.
Créatif et dans l’action
L’homme de 58 ans, qui a grandi au pied du stade olympique, applique ce qu’il prêche dans son quotidien en se rendant au travail en vélo électrique. «Être créatif, être actif dans ma vie de tous les jours, ça me permet d’avoir un équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie personnelle», soutient le père de deux enfants, aujourd’hui adultes.
Actif, Luc Couillard pratique principalement le ski et le vélo. «Le vélo c’est un sport d’équipe, dit-il, ça nous donne un bon aperçu de la force du groupe lorsqu’on pédale en peloton, on s’entraide.» Le sport est pour lui une façon de s’évader et de «faire sortir le stress accumulé pendant la semaine».
M. Couillard a participé pour une sixième fois au Grand défi Pierre Lavoie, un ami à lui qui était présent lors de la remise du prix Reconnaissance. «Pierre est un phare pour les Québécois», soutient-il. Il a complété dernièrement le 1000 km 2019.
Lauréats des prix Reconnaissance UQÀM
Faculté des sciences : Luc Couillard
Faculté de science politique et de droit : Me Denis Gallant
École des sciences de la gestion : Éric Prud’homme
Faculté de communication : Matthieu Sauvé
Faculté des arts : Hélène Blackburn
Faculté des sciences de l’éducation : Claude Daviau
Faculté des sciences humaines : Catherine Légaré