À la retraite, Réjean Chayer passe une bonne partie de son temps à s’occuper de son petit-fils, qui vit avec une paralysie cérébrale. Son expérience dans l’acceptation de cette situation lui a inspiré un récit d’autofiction qui explore sa relation avec son unique petit-enfant.
«Quand cet enfant nous arrive, lourdement handicapé, nous vient la pensée de tout ce qu’il ne sera pas possible de faire avec lui», explique M. Chayer, un résident de Mercier. Vivant à la fois son propre deuil et devant soutenir sa fille unique qui venait d’accoucher de Gabriel, Réjean Chayer et sa famille ont vécu un véritable choc.
Puis, ce garçon charmant qui est aussi atteint de surdité profonde a fait sa place. C’est alors un revirement pour son grand-père. «Nos priorités changent, forcément. On se rend compte qu’il y a des choses plus importantes que d’autres dans la vie, dont son bonheur à lui, explique Réjean Chayer. Les choses matérielles deviennent beaucoup moins importantes.»
«Avec les années, on apprend à le connaître et on comprend tout ce que nous aurions manqué s’il n’avait pas été comme il est.»
— Réjean Chayer, auteur
C’est dans un récit inspiré de cette relation entre lui et Gabriel que l’auteur illustre le cheminement complexe, mais enrichissant qu’il a vécu avec l’arrivée du jeune garçon dans sa vie. Aujourd’hui adulte, Gabriel fréquente un centre de jour pour adulte où il fait des activités avec une intervenante spécialisée qui communique par le langage des signes.
Cet enfant à capacité restreinte a finalement offert une grande leçon pour M. Chayer, qui explique comment Gabriel lui a appris à communiquer avec lui.
Dans son premier roman, Comment les anges apprennent à voler, un ouvrage autopublié qui sort le 2 juin. M. Chayer a voulu illustrer la complicité qu’il a développée avec son petit-fils.
Une thérapie par l’écriture
L’écriture du récit avait un objectif d’éducation populaire, mais Réjean Chayer s’est rendu compte par la bande que le résultat avait aussi été de l’aider à traverser cette épreuve. «C’était un peu comme régler ma peine en la verbalisant», dit celui qui soutient que le livre n’est pas seulement dramatique, mais aussi comique.
Rédigé sur plusieurs années, Comment les anges apprennent à voler était au départ une idée de scénario qui n’a jamais trouvé preneur. M. Chayer, qui a travaillé comme réalisateur dans divers médias, a alors décidé d’en faire un roman autopublié, en se disant : «je vais dire tout ce que j’ai à dire».
L’œuvre de plus de 600 pages est disponible en ligne, en version papier ou numérique.
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