Olivia Leclerc mesure 4 pieds 10. Andréanne Fortin a le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT). À deux, elles forment « Gilles pis la p’tite », le nom de la chaîne YouTube qu’elles ont récemment créé dans le but de parler avec humour de ce syndrome encore trop mal connu.
Les deux jeunes femmes sont dernièrement diplômées de l’École de théâtre de Saint-Hyacinthe, là où elles se sont rencontrées il y a trois ans. Elles résident maintenant dans l’Est de Montréal.
Sans savoir sous quelle forme exactement, Andréanne Fortin savait qu’en sortant de l’école, elle voulait parler du syndrome de Gilles de la Tourette, une affection qui se caractérise par la présence de tics moteurs et au minimum d’un tic vocal. « Ça a tout de suite cliqué entre Olivia et moi et on a parlé de faire ce projet à deux », raconte Andréanne.
Au départ, les amies pensaient faire une série web, mais en voyant le temps que cela pourrait prendre, elles ont décidé de se tourner vers YouTube. « On s’est demandé ce qui était accessible pour nous et qu’on pouvait commencer littéralement la semaine prochaine. J’avais une caméra, un micro et je savais faire du montage », continue Olivia.
Banaliser et dédramatiser la maladie
Dans leurs vidéos hebdomadaires sur la chaîne « Gilles pis la p’tite », les deux comédiennes se maquillent, jouent à des jeux de société ou cuisinent, le but étant de démontrer avec humour leur quotidien.
« À partir du moment où j’ai dit que j’avais le SGT, que je l’ai accepté et que j’ai laissé aller mes tics, je me suis sentie mieux. » – Andréanne Fortin
Elles désirent faire connaître le syndrome et aider les gens qui l’ont à l’accepter. « Andréanne vit tellement bien avec son syndrome qu’elle a décidé d’en faire une de ses forces, soutient Olivia. On s’est dit qu’en montrant ça, on allait aider des gens qui nous écoutent et qui ont le syndrome à faire pareil. »
Selon Andréanne et Olivia, les gens sont mal ou peu informés sur ce qu’est réellement le SGT. « On associe souvent la Tourette a des gens qui crient des insanités, alors que c’est seulement 15% des gens avec le SGT qui ont ce symptôme », explique Andréanne. « Ça doit être le symptôme le plus drôle de la maladie, donc le plus retenu par la société, pense Olivia. Mais Andréanne ne fait pas ça du tout, par exemple. »
Depuis la création de leur chaîne YouTube il y a un mois, les jeunes femmes reçoivent beaucoup de messages de la part de gens ou de parents d’enfants avec le SGT. Andréanne et Olivia aimeraient amener leur projet plus loin en donnant des conférences et éventuellement en produisant leur série web.