À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une trentaine de citoyens et d’acteurs des milieux communautaires et politiques se sont réunis pour déposer des paires de chaussures rouges devant la maison de la culture Mercier à la mémoire des femmes et des enfants assassinés en contexte de violence conjugale.
«Le 8 mars, ce n’est pas la Journée de la femme. C’est une journée de réflexion et de conscientisation sur les conditions de vie des femmes d’ici et d’ailleurs», a lancé d’emblée une des organisatrices de l’événement, la coordonnatrice d’Info-Femmes Anik Paradis.
En moyenne, 10 québécoise sont tuées chaque année dans un contexte de violence conjugale. Proportionnellement, la violence conjugale est beaucoup plus élevée chez les femmes autochtones et les femmes trans. «Faire disparaître des femmes parce qu’elles sont des femmes, c’est seulement possible dans une société qui n’a pas toujours atteint l’égalité entre les hommes et les femmes», déclare Linda Basque du centre Info-Femmes.
Prises de parole
La conseillère municipale du district de Tétreaultville, Suzie Miron, également organisatrice de la commémoration, a pris la parole pour souligner le travail qu’il reste à faire pour améliorer les conditions de vie des femmes du quartier et de partout ailleurs dans le monde.
«À chaque fois que j’entends une histoire d’horreur à la radio, un féminicide ou des enfants qui sont tués par leur père, je n’en peux plus», a-t-elle dit en faisant référence notamment au double meurtre survenu dans le quartier de Tétreaultville. Le 22 octobre dernier, un père de 40 ans a tué ses deux enfants de 5 et 7 ans avant de s’enlever la vie.
«Tous ces souliers sont des âmes, sont des femmes et il faut que ça cesse. Je suis vraiment fâchée et perturbée par ça.»
Élise Bonneville, porte-parole de la table de quartier Solidarité Mercier-Est
Le député de la Pointe-de-l’île, Mario Beaulieu, était également présent. «C’est très important de manifester notre solidarité pour cette cause, celle de la lutte contre les violences faites aux femmes», a-t-il dit.
Selon l’homme politique, l’attitude de domination nuit à la fois aux femmes et aux hommes. «Il y a énormément de violence qui n’est pas exprimée, il faut être à l’écoute et il faut agir», a ajouté M. Beaulieu.
Réflexion
À la suite des meurtres en contexte de violence conjugale ayant eu lieu dans l’Est de Montréal dans les derniers mois, Info-Femmes et Suzie Miron ont invité les partenaires du milieu politique, institutionnel et communautaire à se réunir.
«Une première réunion a eu lieu le 11 février dernier dans le but de travailler ensemble à mettre en place des mesures concrètes afin de mieux prévenir et de lutter contre la violence conjugale», a expliqué Anik Paradis.
C’est lors de cette rencontre qu’a émergé l’idée d’une action comme celle du 8 mars. Des œuvres éphémères exposant des chaussures rouges symbolisant les victimes de la violence conjugale ont été faites auparavant dans plusieurs autres pays.