Contrairement à d’autres arrondissements de Montréal, Anjou tiendra la prochaine séance de son conseil des élus à huis clos, sans aucune forme de participation citoyenne. En plus de ne pas être diffusée sur Internet, la réunion n’inclura pas de période questions.
Parmi les 19 arrondissements de Montréal, Anjou est le seul à ne pas diffuser en temps normal les séances de son conseil sur Internet.
Pour observer les délibérations de leurs élus au sujet d’une foule de sujets comme les changements réglementaires et l’octroi de contrats, les citoyens doivent se rendre sur place.
Or ce mois-ci, impossible d’aller à la mairie d’Anjou, coronavirus oblige. Afin de respecter les mesures de distanciation sociale en vigueur, toutes les séances des conseils d’arrondissement de la métropole doivent se tenir à huis clos jusqu’à nouvel ordre. Les élus y participeront par vidéoconférence.
Dans les autres arrondissements, les citoyens pourront suivre les séances à distance. Il leur sera même possible d’envoyer leurs questions par courriel le jour même. Par exemple, à Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, les personnes qui veulent interpeller les élus peuvent le faire par l’intermédiaire d’un formulaire disponible sur le site de l’arrondissement.
Toutefois, l’arrondissement d’Anjou aura une approche différente
«Puisque [le maire Luis Miranda] ne demande pas à recevoir les questions à l’avance comme dans certains arrondissements, nous n’avons pas de courriel ni de formulaire pour permettre à ceux-ci de les soumettre à l’avance», indique le chef de division des communications d’Anjou Tommy Demets par courriel.
Donc «exceptionnellement», il n’y aura pas de période de questions lors de la séance du 7 avril.
«La mise en place d’une période de questions des citoyens virtuelle, comme celle qui a été mise en place pour le conseil municipal de la Ville de Montréal, n’est pas obligatoire et les arrondissements ont la liberté de faire leur propre choix», explique la chargée de communication à la Ville de Montréal Annik de Repentigny.
Virage numérique?
Cette situation pourrait toutefois changer d’ici la séance du mois de mai. L’arrondissement d’Anjou est «en train de regarder les options disponibles pour prendre les questions des citoyens et pour diffuser le conseil pendant ou après la tenue de celui-ci», indique Tommy Demets.
La webdiffusion des séances de conseils municipaux n’est pas obligatoire, mais le contexte actuel force l’arrondissement vers le virage numérique.
Selon Danielle Pilette, professeur associée à L’UQAM et experte en gestion municipale et métropolitaine, la seule obligation des arrondissements est de tenir, en temps normal, une séance publique. «On sait que pour des raisons de distanciation sociale, il ne peut pas avoir de séance publique», dit-elle.
Le fait qu’il n’y est pas de période de questions n’est pas un réel problème étant donné que les questions peuvent être acheminées à la Ville par courriel en tout temps. «Normalement, sur le site internet, il y a même un courriel pour s’adresser aux élus. Donc, la communication électronique est possible», soutient Mme Pilette.
Elle ajoute que le seul avantage de poser une question en public, c’est de la partager au même moment avec les gens présents. Toutefois, dans les circonstances actuelles, ce n’est pas possible.