Les organismes communautaires souhaitent être reconnus pour le rôle important qu’ils jouent dans le quartier. Métro a demandé aux différents partis politiques municipaux ce qu’ils proposent pour leur venir en aide.
Pénurie de main-d’œuvre, perte d’expertise et manque de financement mettent en péril ce milieu offrant des services de proximité. C’est le cri du cœur qu’ont lancé huit organismes de MHM au début du mois d’octobre.
Tous les partis interrogés reconnaissent le travail formidable et essentiel des organismes communautaires dans l’arrondissement, surnommé le «Silicon Valley» de l’économie sociale.
Le candidat dans le district d’Hochelaga pour Ensemble Montréal, Réal Ménard, souligne que ce milieu a cependant besoin d’un financement prévisible.
«Minimalement, il faudrait qu’on envisage des conventions de trois ans pour permettre aux équipes de s’organiser», renchérit sa collègue Karine Boivin Roy.
La candidate à la mairie de MHM pour Ensemble Montréal se dit consciente de toute la bureaucratie et des délais parfois trop courts qu’impliquent les demandes de financement.
Même son de cloche du côté de son adversaire de Mouvement Montréal, Patricia Tulasne.
«Le financement aux projets ou à la pièce fait que les organismes communautaires ne peuvent pas prévoir à long terme et s’organiser pour régler les problèmes de façon pérenne.»
Le conseiller sortant d’Hochelaga, Éric Alan Caldwell, croit que le processus de reconnaissance des organismes communautaires mis en place par MHM permet de mettre de l’ordre dans tout ce système.
«Avec ce processus de reconnaissance et nos conventions, on veut concentrer l’aide sur le financement à la mission», affirme-t-il.
L’élu de Projet Montréal admet en revanche que le changement de paradigmes et la reddition de compte découlant de ce processus de reconnaissance peuvent être perçus par certains comme un fardeau.
Suivi et consultation
Le suivi et les retours d’appels ont fait défaut dans l’arrondissement sous Projet Montréal, affirment les deux candidats de l’équipe Coderre.
Les organismes communautaires ne sont pas suffisamment consultés, selon les propos qu’a recueillis Patricia Tulasne.
«L’arrondissement décide à leur place où vont être dirigées les sommes qui sont allouées à ces organismes. Les gens sur le terrain, dans les organismes communautaires, sont les premiers qui devraient être concernés et consultés afin que l’argent réponde à leurs besoins.»
Si elle est élue, elle souhaite travailler en collaboration avec ces organismes «qui sont sur le terrain, connaissent les besoins des gens et les problèmes mieux que personne à l’arrondissement».
Une approche qui permet selon la candidate de Mouvement Montréal, d’avoir un meilleur suivi sur ce qui se fait et ce qui peut être amélioré.
Face à ces critiques, M. Caldwell rappelle le contexte particulier provoqué par la pandémie de COVID-19.
«Au cours des deux dernières années, il y a eu très peu de rencontres physiques, beaucoup de rencontres en virtuel.»
Malgré tout, il affirme que l’arrondissement a été très actif pour le développement de l’habitation, la sécurité alimentaire, l’aide à l’itinérance et aux populations toxicomanes.