Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a l’intention de se présenter dans la circonscription de Bourget aux prochaines élections québécoises, l’automne prochain. Il en a fait l’annonce dimanche soir sur le plateau de l’émission de Tout le monde en parle.
Si le député actuel, Richard Campeau, est issu de la Coalition avenir Québec (CAQ), la circonscription de Bourget a été aux mains des péquistes sans interruption de 1994 jusqu’à la défaite du comédien Maka Kotto en 2018.
«Ma réflexion est terminée, je vais me présenter à Montréal dans le comté de Bourget. […] La bataille pour la langue, elle se passe à Montréal et il faut que le Parti québécois soit présent à Montréal pour que la tendance change», a expliqué le chef du PQ.
Un choix symbolique puisque Bourget a été à quatre reprises la circonscription du député Camille Laurin, notamment considéré comme le «père» de la Charte de la langue française. Des démarches ont d’ailleurs été amorcées en 2021 par le gouvernement de François Legault afin de renommer la circonscription en honneur de Camille Laurin, qui a été ministre au sein du gouvernement de René Lévesque de 1976 à 1984.
Au-delà de l’aspect symbolique du choix, le défi que se lance Paul St-Pierre Plamondon est de ramener le PQ dans la métropole, son parti ayant été rayé de la carte montréalaise lors des élections de 2018.
Montréal fait partie du Québec. Montréal fait partie du destin national des Québécois qui, depuis les Patriotes, cherchent à devenir une société émancipée et normale. Donc, pour moi, c’est fondamental que le Parti québécois regagne des comtés à Montréal et c’est ça le sens de ma candidature dans Bourget.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois
En plus de Maka Kotto, Carole Poirier dans Hochelaga-Maisonneuve, Nicole Léger dans Pointe-aux-Trembles et le chef d’alors, Jean-François Lisée dans Rosemont, avaient été défaits dans leur circonscription en 2018.
Plusieurs réactions
L’annonce de Paul St-Pierre Plamondon a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. Si plusieurs saluent sa candidature dans Bourget, d’autres remettent en question le choix du chef du PQ.
L’ex-conseillère de Tétreaultville, Suzie Miron, s’interroge si Paul St-Pierre Plamondon aura le temps de s’occuper des enjeux locaux, soulignant que ce dernier habite sur l’île d’Orléans.
Le chroniqueur Ludvic Moquin-Beaudry, qui a également été responsable aux élections à Québec solidaire (QS) de 2016 à 2018, a écrit sur Twitter que «ou bien [Paul St-Pierre Plamondon] a une confiance démesurée en ses capacités, ou bien il prépare déjà sa sortie post-3 octobre».
PSPP qui annonce sa candidature dans Bourget. Ou bien il a une confiance démesurée en ses capacités, ou bien il prépare déjà sa sortie post-3 octobre #polqc #assnat
— Ludvic M.-Beaudry (@LudvicMB) January 17, 2022
Un gazouillis auquel a réagi le député de Matane-Matapédia, le péquiste Pascal Bérubé, en demandant «c’est quoi ce commentaire condescendant?»
La conversation s’est poursuivie à coup de sondages et de projections.
La dernière projection de Qc125 pour la circonscription de Bourget plaçait le PQ en troisième place (15%), après QS (27%) et la CAQ (39%).
Projection en date du 13 janvier 2022. Elle sera mise à jour bientôt. https://t.co/ayMPWfDfla#polqc pic.twitter.com/RWUxmFO35U
— Philippe J. Fournier (@338Canada) January 17, 2022
«Elle sera mise à jour bientôt» a indiqué le créateur de la plateforme, Philippe J. Fournier, précisant que la circonscription de Bourget n’est pas un mauvais choix, même s’il y avait de meilleures options.
«L’avantage pour Plamondon est que le vote risque d’être divisé, donc, possibilité de se faufiler», a ajouté M. Fournier.