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Vers une circonscription Camille-Laurin?

Camille Laurin
Photo: Fonds Ministère des Communications - BAnQ Québec

La circonscription de Bourget, à Montréal, pourrait bientôt porter le nom du père de la Loi 101. La Coalition avenir Québec (CAQ) a entrepris de la renommer «Camille-Laurin».

Le député de Bourget, Richard Campeau, a entrepris les démarches en lançant une pétition à cet effet sur le site de l’Assemblée nationale. Les Québécois pourront la consulter jusqu’au début du mois prochain.

«J’invite les québécoises et les québécois, peu importe leur affiliation partisane, à appuyer cette idée. M. Laurin a eu un impact indélébile dans la société québécoise, que ce soit à titre d’homme politique ou de psychiatre», a signifié dans un communiqué de presse l’élu caquiste.

Déjà l’été dernier, M. Campeau tâtait le terrain. «La réaction à l’air pas mal bonne», avait-il indiqué à Métro.

«Alors que s’ouvrira cet hiver un nouveau chapitre très entendu du dossier linguistique, il m’apparaît plus que légitime d’honorer la mémoire de Camille Laurin en renommant la circonscription en son nom.» – Richard Campeau, député de Bourget

Si l’idée devait aller de l’avant, le gouvernement devrait passer par Élections Québec et la Commission de la représentation électorale (CRE). En 2017, celle-ci approuvait le changement de nom de la circonscription Crémazie – aussi à Montréal –, depuis devenue Maurice-Richard.

«Rayonnement»

Pour renommer une circonscription en l’honneur d’une personnalité, l’organisme indépendant demande que cette dernière ait eu «un rayonnement à l’échelle du Québec» et «un lien avec le territoire de la circonscription visée par la dénomination».

Camille Laurin est vastement reconnu comme l’idéateur et comme le père de la Charte de la langue française. Élu dans Bourget en 1970, puis défait en 1973, il se présente à nouveau sous la bannière du Parti québécois (PQ) en 1976. Il reprend le contrôle du comté alors que la formation indépendantiste accède pour une première fois au pouvoir.

Ses trois passages comme député, Camille Laurin les passe dans Bourget, dans l’Est de Montréal. Ce sont les années fastes du PQ dans le secteur.

D’abord ministre d’État au Développement culturel, Camille Laurin amorce la création de sa future Loi 101, laquelle sera adoptée en 1977, après un important débat sociétal. De ce fait, le français devient l’unique langue officielle au Québec.

L’élu, décédé en 1999, occupera plusieurs postes de ministre importants au cours de sa carrière politique, d’abord à l’Éducation, puis à la Santé et aux Services sociaux, pour une brève période.

«Relations publiques»

S’il salue l’idée de renommer une circonscription en l’honneur d’un des ministres les plus salués de sa formation politique, l’actuel chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, doute des intentions de la CAQ dans le dossier.

Interrogé sur le sujet mardi, il a évoqué une «opération de relations publiques» de la part du parti au pouvoir. «La CAQ multiplie les artifices pendant que, sur le terrain, elle agit contre la langue française ou n’agit pas dans le dossier de la loi 101», a-t-il soutenu.

Le contexte politique laisse entrevoir de nombreux débats sur la langue française dans les prochains mois. Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, prévoit notamment une réforme de la Loi 101. À Ottawa, le gouvernement de Justin Trudeau prépare des modifications à sa Loi sur les langues officielles.

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