La grande collecte de la Guignolée de Verdun qui se déroulait dimanche le 20 novembre a permis d’amasser 12 000$, soit 3 000$ de moins que l’an dernier à pareille date. Malgré toutes les denrées alimentaires reçues, les responsables de l’évènement devront trouver d’autres moyens pour répondre à la demande toujours croissante.
«Je ne peux pas dire que ç’a été un succès cette année. C’est sûr que la pluie ne nous a pas aidés, mais il va me falloir des plans B, C et D», indique la présidente de la Société Saint-Vincent-de-Paul (SSVP) de Verdun, Hélène Saint-Jacques.
L’organisme, qui organise la collecte en plus d’offrir du dépannage alimentaire, estime qu’entre 250 et 300 familles recevront des paniers de Noël cette année. Normalement, la Guignolée permettait aussi à la banque alimentaire de faire le plein pour six mois. Mme Saint-Jacques croit qu’avec la présente récolte, des familles pourront être dépannées jusqu’en février tout au plus.
«À Verdun, j’ai 100 demandes de plus pour des paniers de Noël que l’an dernier. Sans compter qu’avant, les bénéficiaires de la banque pouvaient venir une fois aux deux mois. Maintenant, on leur permet de venir une fois par mois», explique la présidente, bénévole depuis 25 ans.
La semaine dernière, le Réseau des banques alimentaires du Québec faisait état d’une augmentation 5,4% de demandes d’aide, soit 100 000 de plus par mois en 2016. Moisson Montréal, qui fournit 250 organismes communautaires, dont la SSVP verdunoise, fait d’ailleurs payer ses partenaires depuis octobre.
«On tient des statistiques et cette semaine, dans nos services réguliers, on a servi 150 familles. C’est un de nos records», soutient le responsable de l’approvisionnement à la SSVP, Daniel Toutiras.
Chaque lundi, il s’approvisionne pour presque 1 000$ chez Moisson Montréal. La banque de dépannage de Verdun est ensuite ouverte les mardis et jeudis matins à l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, excluant la première semaine du mois.
Sourires
Malgré les défis qui attendent la banque alimentaire, la collecte de dimanche s’est fait dans la bonne humeur au sous-sol de l’Église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs ainsi qu’à La Station à L’Île-des-Sœurs, les deux quartiers généraux des opérations.
«Pour nous, c’est un honneur de participer à cette journée extraordinaire. C’est un bonheur de voir les gens recevoir des denrées», souligne l’un des responsables de la collecte à L’Île-des-Sœurs, Mourad Bendjennet, aussi représentant du Collectif pour l’Unité.
Des bénévoles de tous âges ont pris part à cette journée, comme Mathis Blanchette, un jeune garçon de 12 ans. «J’aime aider les gens dans le besoin. Je n’avais jamais eu la chance d’y participer, mais on me l’a proposé cette année à l’école.»
Quoique peuvent en penser certains, des bénéficiaires du dépannage alimentaire habitent L’Île-des-Sœurs.
«Il y a un secteur locatif à l’île qui est plus défavorisé et certaines personnes qui y vivent font des demandes auprès du service. On vit des années difficiles», commente Chantal Michaud, bénévole depuis 8 ans pour la Guignolée à L’Île-des-Sœurs.
Elle soutient également que le feu de circulation à l’intersection de la rue Berlioz et du boulevard de L’Île-des-Sœurs, l’endroit traditionnellement le plus payant à l’île, nuit à la collecte.
«Si on avait la collaboration de l’arrondissement pour enlever temporairement le feu pendant la collecte, ce serait bien, mais ils ne le font pas et c’est trop dangereux pour nous, les autos ne s’arrêtent pas si la lumière n’est pas rouge», ajoute-t-elle.
Déceptions
Certains membres de la classe politique verdunoise n’auraient pas rempli leur tâche. Ce fut notamment le cas du député de LaSalle-Émard-Verdun, David Lametti.
L’élu s’était engagé à faire un circuit dans les rues de l’arrondissement, mais ne l’a pas complété. Il n’a donc pas pu récolter autant qu’il aurait dû, ayant un engagement.
«M. Lametti arrivait d’une consultation sur le commerce international à Toronto. Une équipe de quatre personnes a passé la Guignolée durant 60 à 90 minutes. M. Lametti devait ensuite se rendre à un autre évènement à l’église Saint-Jean Bosco à Ville-Émard», a indiqué l’attachée du député, Gillian Nycum.
La présidente de la Société Saint-Vincent-de-Paul de Verdun, Hélène Saint-Jacques, déplore ce manque d’organisation de la part de l’élu.
«Me faire dire qu’ils n’ont pas le temps, je trouve ça décevant. En plus, son parti n’a pas fait de don», soutient-elle.
La candidate libérale à l’élection partielle dans Verdun, Isabelle Melançon, n’aurait pas terminé son trajet à L’Île-des-Sœurs non plus, puisqu’elle avait d’autres engagements, mais «qu’elle tenait à être présente».
Mme Saint-Jacques a toutefois voulu saluer les efforts du candidat pour le Parti québécois, le boulanger Richard Langlais, qui a fait la collecte, remis des denrées et fourni le repas aux bénévoles. Le maire Jean-François Parenteau a également honoré la tradition instaurée par son père, en sillonnant les rues de Verdun pour amasser des dons.
Pour faire un don à Guignolée, contactez le 514 768-2093. Une soixantaine de boîtes de dons sont réparties dans différents édifices et épiceries de L’Île-des-Sœurs et de la terre ferme.