Les Verdunois sentent que leur opinion a été ignorée dans l’agrandissement du marché d’alimentation Metro Bellemare. Lors de la dernière séance d’information du 9 mars, les citoyens ont exprimé leurs préoccupations face à la hauteur du futur bâtiment, la circulation et le peu de conscience environnementale.
Organisée par le Comité d’actions des citoyens de Verdun (CACV), la rencontre réunissait une cinquantaine de personnes ainsi que le propriétaire Robert Bellemare et quelques-uns de ses acolytes pour discuter des modifications apportées au projet mixte.
Les plans comptent quatre étages pour une question de rentabilité. «Pour agrandir mon épicerie, je dois absolument pieuter et ça coûte très cher. Si on fait tout ce travail pour ajouter un seul étage, ça ne vaut pas la peine financièrement. Les étages additionnels avec des logements m’offrent cette possibilité», a souligné M. Bellemare.
Le conseil municipal a déjà approuvé le projet dans sa forme initiale. Les Verdunois craignent toutefois que toutes les dérogations accordées à l’épicier créent une brèche pour d’éventuels projets, en plus de porter atteinte à leur qualité de vie.
Face au mécontentement sur le manque de transparence du promoteur, l’urbaniste Stéphane Bilodeau s’est dit ouvert à «instaurer un comité citoyen afin d’offrir un canal de communication disponible en tout temps».
Les questions d’ordre éthique ou politique ont été refusées, ce qui a suscité les huées de l’assistance qui n’avait pas été mis au courant qu’il s’agissait d’une des conditions pour que M. Bellemare soit présent.
Engagements
En négociant avec l’arrondissement de Verdun, Robert Bellemare s’est dit prêt à construire des logements au lieu des condos, comme prévu initialement. Il a aussi mis de l’avant son intention d’aménager un toit vert et un toit blanc.
«Mais c’est déjà obligatoire pour toute nouvelle construction à Montréal, donc ce n’est pas une réelle bonification», soutient Tania Gonzales, membre de Verdun CitoyenNe.
Par ailleurs, l’épicier a consenti à rénover le stationnement municipal de la rue Ethel, tout à côté, afin de prévaloir des emplacements pour les résidents et les employés.
«Nous avons convenu avec l’arrondissement de faciliter le stationnement pour que la rue ne soit pas toujours bondée. On ne se cachera pas que c’est aussi avantageux pour eux», a insisté M. Bellemare.
Devant les nombreuses craintes, il s’est voulu rassurant en signifiant qu’il habitait lui-même le quartier en plus d’y exploiter son commerce. «Je ne pourrai pas me sauver très loin si je ne tiens pas mes promesses», a renchéri l’homme d’affaires.
Il s’est aussi engagé à contribuer 150 000 $ pour des logements sociaux approuvés par le CACV qui seront éventuellement érigés dans le secteur. Rien n’a toutefois encore été signé.
Registre
Les voisins du Métro Bellemare souhaitent un meilleur dialogue pour trouver des solutions aux inconvénients.
«Si jamais ma propriété subit des dommages, je ne connais pas mes options possibles. Comme j’ai des enfants, je crains aussi l’augmentation du passage des voitures, insiste Aleck Gues. En ce moment, pour avoir des réponses à mes questions, mon seul recours est de signer le registrer et de m’opposer au projet.»
Un registre sera ouvert le 14 mars, entre 9h et 19h, à la mairie d’arrondissement, rue de Verdun. Les signataires doivent avoir une preuve d’identité et d’adresse pour se prévaloir de leur droit.