Chaque année, les locataires sont confrontés aux inévitables hausses des loyers. Plusieurs croient que seulement deux options s’offrent à eux, soit d’accepter la hausse ou déménager. Or, on peut refuser l’offre si l’on considère cette augmentation abusive.
L’année 2020 sera marquée par des augmentations plus fortes des loyers alors que la Régie du logement (RDL) reverra à la hausse les critères qui les fixent. L’arrondissement de Verdun de même que le Sud-Ouest et le Plateau-Mont-Royal devraient connaître des hausses de loyers particulièrement élevées cette année.
Un formulaire électronique intitulé Calcul 2020/Comment s’entendre sur le loyer sera disponible dès le 22 janvier sur le site de la RDL. Les locataires peuvent aussi se rendre au Comité d’action des citoyens de Verdun (CACV) afin qu’il calcule les dépenses du locateur et ainsi voir si l’augmentation proposée est abusive ou non.
«Parfois, les personnes ne sont pas au courant qu’ils ont le droit de refuser l’augmentation de loyer et qu’ils peuvent rester dans leur logement», explique Steeve Blair, un membre du CACV.
Il note que souvent les avis indiquent clairement que le locataire peut «accepter cette offre ou refuser et quitter le logement».
Entente
Au Québec la hausse de loyer est encadrée par la loi. Les propriétaires et les locateurs peuvent toutefois trouver une entente qui satisfasse à chacun. «C’est le cas de la plupart des gens. Parfois ce n’est pas si amiable que ça, mais ça finit du moins par un arrangement», témoigne M. Blair.
Il est possible d’inscrire dans sa réponse de refus que la hausse de 20$ est trop élevée par exemple, mais que 10$ de plus serait acceptable.
Dans le cas où les deux parties ne trouvent pas d’arrangement, le propriétaire devra, dans le mois qui suit la réponse du locataire, faire une demande de modification de bail à la RDL.
«Le locateur devra montrer le coût d’entretien de l’immeuble, s’il a fait des rénovations, apporter ses taxes municipales et scolaires, etc. La Régie calculera ensuite si la hausse demandée est trop élevée par rapport à ce qu’il paie», explique le chargé des communications à la RDL, Denis Miron.
À L’Île-des-Sœurs, près de 20% des locataires dédient plus de la moitié de leur revenu aux coûts de leur logement. À Verdun, c’est près de 15%. D’autre part, le taux d’inoccupation des appartements à Verdun était de 0,6% en 2018 et de 0,1% à L’Île-des-Sœurs. La moyenne montréalaise était de 1,9%. On parle de pénurie de logements lorsque ce taux est inférieur à 3%.
17,8
Entre 2011 et 2016, la hausse des loyers a été de 17,8 % pour Verdun, comparativement à 16,3 % pour Montréal, selon les données du dernier recensement. La moyenne des loyers est passée de 752$ à 882$, tandis qu’à L’Île-des-Sœurs, il est passé de 1109$ à 1255$, soit une hausse de 13,2%.