La mairie de Verdun était bondée de résidents et de membres de différents groupes touchés par la crise du logement et des évictions lors de la dernière séance du conseil. En plus de demander de l’aide, ils ont suggéré des pistes de solutions aux élus.
Chacun a raconté son histoire d’expulsion et plusieurs ont affirmé avoir peur de ne pas trouver un nouveau toit en raison de la crise du logement qui sévit.
«[Les coopératives d’habitation], nous avons de la pression de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour qu’on augmente nos loyers à la valeur des logements. […] Les gens ne sont plus capables de se loger et il y aura bientôt le même problème dans les [coopératives]», souligne la citoyenne Sandra Bélanger.
La pénurie de logements dans Verdun et les autres arrondissements met la sécurité des citoyens en danger, affirme pour sa part Anne-Évangéline Leblanc, représentante du groupe Verdun ensemble contre la gentrification.
L’augmentation de la valeur foncière, qu’elle juge démesurée, «fragilise les petits propriétaires et les force à augmenter les loyers ou à vendre leur propriété aux plus offrants».
Elle a énuméré certaines recommandations de son groupe, qui compte 600 membres, dont l’idée de diffuser massivement de l’information aux résidents sur la réglementation de l’habitation.
Le maire Jean-François Parenteau croit que c’est plutôt à la Régie du logement de faire de la sensibilisation, puisque cela fait partie de son mandat.
Pouvoir limité
Parmi les autres recommandations, notons l’émission limitée de permis pour des fins de subdivision, d’agrandissement et de changement d’affectation lorsque le taux d’inoccupation des logements locatifs est sous la barre des 3% ainsi que la modification du zonage pour empêcher la conversion de duplex en logements unifamiliaux.
«Si un propriétaire effectue des travaux majeurs et que ceux-ci font augmenter le loyer, on ne peut pas décider de ne pas donner le permis», explique le maire Parenteau.
La situation est frustrante pour les élus municipaux qui représentent un gouvernement de proximité, le plus bas dans la hiérarchie des pouvoirs au Canada. «J’ai senti dans les interventions un ton un petit peu accusateur, comme si on était inactif et qu’on ne faisait rien. Ça fait des mois et des années qu’on y travaille», a assuré le conseiller Pierre L’Heureux.
D’ailleurs, l’arrondissement analyse présentement l’aspect de subdivision des logements. «Où on travaille, c’est de dire à un propriétaire : oui, tu peux faire des rénovations, mais tu ne peux pas enlever de logements. Donc, si quelqu’un possède quatre logements dans son immeuble, on peut s’assurer qu’il garde quatre logements», indique M. Parenteau, affirmant qu’une annonce devrait être faite prochainement sur cet aspect.
Le groupe Verdun ensemble contre la gentrification a l’intention de manifester dans les quartiers advenant que la crise du logement continue de sévir à Verdun et que le dossier n’avance pas.