Le duo Aurélie Provot et Abdellatif Ajarrar ont travaillé pour la réalisation de la nouvelle fresque du stationnement Éthel à Verdun. Sur la façade, le dessin représente un mélange de motifs et d’illustrations à l’image du quartier.
Abdellatif Ajarrar est un artiste 3D, que l’on surnomme aussi 2a3d. Depuis 14 ans, il utilise différents médiums, du traditionnel au numérique, souvent des techniques mixtes avec diverses matières. Sa démarche consiste notamment à transformer et déformer ce qui l’entoure et à le reconstruire à sa façon.
Étant d’anciens collègues il y a plusieurs années de cela, Aurélie Provot a proposé à Abdellatif Ajarrar de faire un dessin représentatif de Verdun. «Je me suis dit qu’il fallait qu’on fasse quelque chose, même si c’est la pandémie. On va commencer par faire de l’art de rue dans le quartier», avait alors lancé comme défi la Verdunoise.
«Le coup de crayon, c’est vraiment Abdel. C’est lui qui a fait le dessin, moi j’ai seulement aidé pour le remplissage, comme un enfant», lance à la blague Mme Provot. Elle a voulu faire la fresque dans ce stationnement municipal entre autres puisqu’elle aimerait qu’il devienne encore plus un endroit d’événement, et dans un contexte différent, un lieu de rassemblement. «Il y a encore beaucoup de gens qui ne savent pas qu’il existe», se désole la résidente de 31 ans.
Cette dernière s’est installée à Montréal il y a dix ans, dont les cinq dernières années à Verdun. «Si j’aime Montréal aujourd’hui, c’est parce que j’habite à Verdun», dit celle qui travaille en ressources humaines. Elle apprécie particulièrement la mixité sociale du quartier.
«Ce que j’aime le plus de la peinture, c’est le côté «de s’échapper», parce que je suis dans un univers très cartésien».
-Aurélie Provot.
Futurs projets
Avant de faire équipe avec l’artiste Abdellatif Ajarrar, son projet était d’ouvrir un café créatif dans le quartier, dans lequel les gens pourraient venir peinturer sur un mur. La peinture serait lavable, ce qui permettrait aux gens de renouveler l’expérience aussi souvent qu’ils le veulent.
«Je veux amener des gens qui ne touchent pas trop à l’art d’habitude, explique la Verdunoise. Ça prend un endroit où tu te dis spontanément: tiens je vais aller prendre un petit café et faire un dessin. S’exprimer comme ça, ça n’existe pas aujourd’hui.»
Bien qu’Aurélie Provot est passionnée par l’art, elle dit d’elle-même qu’elle n’a pas les mains d’artiste. D’ailleurs, elle était réticente à se laisser aller dans le domaine artistique, mais elle ne regrette pas de s’y être investie. Elle a même visité l’an passé l’Amérique latine pour rencontrer des artistes locaux dans le but de développer son café création. «Je suis partie pour m’inspirer de ce qu’ils fraisaient, prendre les bonnes pratiques et les ramener à Verdun», détaille-t-elle.
La pandémie a ralenti son enthousiasme d’ouvrir un café, voyant les difficultés avec lesquelles jonglent les restaurateurs. De plus, l’essence de son idée est de se rassembler autour de l’art, une vision désormais difficile à imaginer.
Dès que le contexte sociosanitaire le permettra, Mme Provot désire se diriger vers des lieux déjà existants pour développer son concept. Elle aimerait organiser des événements de style «pop-up» dans des cafés locaux ou dans le stationnement Éthel.