Rien n’arrête ce Verdunois, atteint de la trisomie 21. Même s’il a pris une pause des trois emplois qu’il occupe à temps partiel, Alain Giroux continue de rester actif pendant la pandémie. Casse-têtes, mots cachés, jeux vidéo, marche près du fleuve, depuis huit mois Alain s’occupe chaque jour à son domicile.
M. Giroux travaille habituellement deux jours par semaine à la Fruiterie Vert Pomme à Verdun. «Je nettoie la toilette, décharge le camion de livraison et trie les fruits», explique-t-il. Ce dernier travaille aussi dans un Bureau en gros et également chez TVA où notamment il livre des colis.
Jongler avec trois emplois différents plait beaucoup à Alain Giroux. Il aime la diversité de ses tâches et n’arrive pas à choisir ce qu’il préfère. «J’aime tout», lance-t-il le sourire aux lèvres. N’ayant pas vu ses collègues depuis des mois, les discussions qu’il avait avec eux lui manquent, surtout celles au sujet du hockey. «Je m’ennuie pas mal d’eux», témoigne le passionné de hockey. Il dit garder contact en téléphonant à certains collègues toutes les deux semaines.
Cet été, cela a fait 10 ans que Alain Giroux travaillait à la Fruiterie Vert Pomme. Avec ses parents, il a pris la décision d’arrêter de travailler puisque sa santé est plus fragile et aussi pour ne pas contaminer ses parents avec qui il habite. «Alain, il aime aller travailler. Je me rappelle un jour où il avait un rhume, mais il voulait quand même aller travailler», raconte son père, Serge Giroux.
«Il y a toujours une éducatrice qui se trouve à faire son suivi, mais comme parents on a toujours été très impliqués.»
-Huguette Giroux
Actif tous azimuts
Le paternel ne trouve pas difficile le confinement même si les habitudes de son fils ont changé. Tout le monde s’occupe dans la maison et il se considère chanceux d’avoir un grand espace où tous peuvent avoir leur «bulle». Pour s’occuper, Alain, qui fêtera bientôt ses 40 ans, fait des casse-têtes de plus de 1000 morceaux. Il va aussi quotidiennement marcher avec son père dans les rues du quartier et près des berges.
Il faut dire qu’Alain à l’habitude d’être actif. Le sport a toujours été très présent dans sa vie. Il a particulièrement performé en natation et en ski alpin, mais aussi au hockey, au soccer, au tennis et au baseball. Avant que la pandémie frappe, le Verdunois était engagé dans l’équipe de curling des Jeux olympiques spéciaux ainsi que dans l’équipe de golf de l’organisation. De plus, il jouait aux quilles avec la Corporation L’espoir du déficient.
Le résident de Verdun avait aussi l’habitude de s’entrainer au gym avec André, son frère aîné. Depuis quelques mois, il tente de pallier à leur fermeture en courant sur un tapis roulant. Mais il n’y trouve pas le même plaisir, confie-t-il.
Défis
Depuis une vingtaine d’années, Alain se déplace seul en transport en commun. «Une fois qu’on lui a montré le chemin, il n’y a pas de problème», témoigne sa mère, Huguette Giroux. Il jouit ainsi d’une certaine autonomie que d’autres personnes atteintes de trisomie 21 n’ont pas.
Il possède tout de même ses limites, c’est pourquoi ses emplois sont considérés comme des stages non rémunérés. Alain reçoit plutôt un revenu du programme gouvernemental de solidarité sociale. «Toute personne à partir de 18 ans, si elle n’est pas en mesure de travailler, y a droit, explique Mme Giroux. Ce n’est pas parce que nous, on est en position et qu’on vit bien financièrement qu’Alain ne peut pas [l’avoir]. Il a le droit à une sécurité financière.» De plus, ses parents sont fiers que leur fils soit très travaillant et que chaque jour de la semaine, il contribue à la communauté.
«C’est un montant qui va pouvoir aider nos deux autres garçons», explique le père de famille, Serge Giroux, soulignant qu’ils n’ont pas l’intention d’abandonner Alain. M. et Mme Giroux sont conscients qu’ils ne seront pas toujours là pour s’occuper de lui. Ce revenu assure une sécurité pour l’avenir d’Alain.