Le projet de la troisième école à L’Île-des-Sœurs tarde toujours. Alors qu’on ignore toujours l’endroit et l’échéancier pour la construction, la députée Isabelle Melançon et le maire de Verdun, Jean-François Parenteau, lancent un cri du cœur pour une meilleure collaboration avec le ministère de l’Éducation.
Les parents sont inquiets à cause du manque d’information, selon ce qu’a pu constater Mme Melançon. «[Cette semaine], j’ai fait des visioconférences avec toutes mes directions d’école. Pour eux, le dossier est de plus en plus pressant», ajoute la Libérale.
Au Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB), on dit suivre de près l’évolution du projet de la troisième école L’Île-des-Sœurs. Les besoins pour les années à venir sont réévalués périodiquement afin de planifier adéquatement l’ajout de locaux, si nécessaire.
Le bail de l’Annexe à la Place du Commerce, ouverte il y a un an pour pallier le manque d’espace à l’école des Marguerite, se termine dans trois ans et demi. Impossible de savoir si la nouvelle école serait prête d’ici là.
Mme Melançon et M. Parenteau déplorent le manque de communication du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge. Ils ont chacun envoyé une lettre au ministre il y a plusieurs mois, sans retour.
À plusieurs reprises en chambre, à l’Assemblée nationale, la députée provinciale a questionné M. Roberge sur l’avancement du dossier. Il n’a pas donné de réponses à la satisfaction de Mme Melançon.
En visite à L’Île-des-Sœurs en avril 2019, le ministre Roberge avait mentionné qu’un terrain serait sélectionné l’été suivant pour la future école. «Ça va faire bientôt deux ans tout cela. Malheureusement, on n’a toujours pas de terrain, toujours pas d’indications», dénonce Mme Melançon.
Infrastructures
Des terrains potentiels pour la construction de la troisième école à L’Île-des-Sœurs ont été soumis à la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui a la responsabilité de choisir l’emplacement final. Parmi les suggestions, on retrouve un lot près du Chemin du golf, un autre longeant le parc Archambault ainsi que d’autre prévus au développement du Plan particulier d’urbanisme (PPU) de la Pointe-Nord.
Il a d’ailleurs été reconnu officiellement dans le PPU qu’il y a un manque d’infrastructures communautaires à L’Île-des-Sœurs. L’arrondissement compte sur le vaste projet immobilier pour inclure à la nouvelle école des installations qui pourraient bénéficier à toute la population, comme une bibliothèque ou une piscine.
«Le projet de troisième école, il était clair qu’il devait s’inscrire de façon rapide, et présentement où le bât blesse, ce n’est pas seulement qu’on n’a pas de terrain, on n’a pas de signal radar.» –Jean-François Parenteau.
La Ville de Montréal serait prête à collaborer avec le ministère de l’Éducation pour bonifier le projet afin d’offrir de l’équipement collectif. «J’ai de la planification à faire à l’arrondissement, des services à ajouter. Ça serait le fun de savoir elle sera où l’école pour planifier», lance le maire Parenteau.
Contexte
La demande pour une troisième école date de l’automne 2017. Le problème de surpopulation avait déjà été soulevé dans les deux écoles existantes. L’été suivant, le ministère de l’Éducation acceptait la demande.
L’automne dernier, 18 classes supplémentaires ont dû être aménagées dans des anciens locaux commerciaux afin de pouvoir accueillir tous les élèves inscrits pour la rentrée.
«Je dois faire entendre la voix des directions d’écoles qui disent qu’en septembre prochain, ils ne savent pas où ils vont mettre tous les enfants», souligne Mme Melançon. Or, le temps file.
«Si toutes les étoiles étaient alignées, ça prendrait deux ans minimum [pour la construction], ce qui nous amène minimalement en septembre 2023. Pour cela, il faut vraiment qu’il n’y ait rien qui ralentisse», indique M. Parenteau.
La construction d’une école primaire et secondaire à L’Île-des-Sœurs fait partie des projets identifiés dans le projet de loi 66 qui vise à accélérer la réalisation des dossiers d’infrastructure. Les projets pourraient être accélérés de 2 à 36 mois.
Le cabinet du ministre de l’Éducation n’a pas répondu avant d’aller sous presse.