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Trois personnalités de Verdun racontent leur début de pandémie

COVID-19

Une cycliste à Montréal pendant la pandémie

Un an après la crise, trois personnalités de Verdun reviennent sur les premières semaines du début de la pandémie alors que tout le monde devait s’adapter rapidement à cette situation inédite.

Billy Walsh

Billy Walsh, directeur de la SDC Wellington.

Début du mois de mars 2020. Depuis quelques jours, plusieurs événements d’envergure comme le festival Coachella aux États-Unis ou le Festival de Cannes sont annulés. À Verdun, le directeur de la Société de développement commercial (SDC) Wellington, Billy Walsh, se questionne sur la tenue du festival Cabane Panache.

«Si des entreprises comme celles-là ne prennent pas le risque de poursuivre leur processus créatif et de vente, il y a vraiment quelque chose d’important qui est en train de se passer», raconte Billy Walsh.

Il devait se réunir avec son équipe le 13 mars pour savoir si l’événement allait de l’avant. Finalement, le gouvernement Legault a devancé leur décision en annulant tous les grands événements.

«Je pense qu’au début [la pandémie] nous apparaissait encore très loin de nous et quand c’est arrivé en mars, tout le monde a eu un wake up call assez violent.» -Billy Walsh

«Je me rappelle de l’après-midi au bureau où tout le monde était les bras à terre […] plus personne n’était capable de travailler. Il y a de la déception, de la fatigue et des pleurs», se souvient M. Walsh.

Les employés tout comme le public ont tous été compréhensifs quant au contexte exceptionnel qui amenait l’annulation du festival. «Il y avait des gens qui avaient des craintes par rapport au fait qu’on tienne un événement comme celui-là et c’était tout à fait justifié», évoque M. Walsh.

La SDC Wellington a mis en place depuis le début de la pandémie une panoplie d’initiatives comme les livraisons Arc-en-ciel en vélo-cargo, trois campagnes de sociofinancement et les casiers Locketgo.

D’autres projets étaient dans les cartons, mais ils sont tombés à l’eau en raison de la seconde fermeture des restaurants à l’automne. La SDC avait notamment prévu des terrasses hivernales.

«On voulait permettre aux restaurateurs de servir les gens à l’extérieur jusqu’au mois de novembre, voire décembre, explique le directeur. Sur le domaine public, il aurait pu y avoir des terrasses chauffées, éclairées et fermées.»

Une grande yourte était aussi prévue sur la Wellington pour permettre aux restaurants d’accueillir plus de gens avec un espace service-traiteur.

Durant la dernière année, l’achat local a été mis à l’avant-plan et les consommateurs ont doublement réfléchi avant d’acheter. Billy Walsh espère que toute cette sensibilité envers l’achat local va demeurer.

Jean-François Parenteau

Le maire de l’arrondissement de Verdun, Jean-François Parenteau./ Josie Desmarais

Les douze derniers mois du maire de Verdun, Jean-François Parenteau, ont été marqués par de nombreux messages de citoyens qui lui livraient leurs émotions et inquiétudes. Le point de départ de cette situation inédite a été l’annulation du festival Cabane Panache. 

«On n’avait pas de directives nationales officielles, mais il fallait prendre une décision qui impliquait beaucoup de sommes par rapport à la préparation [du festival]», explique le maire qui estimait que l’annulation était la chose à faire.

M. Parenteau écoutait de son bureau la conférence de presse du premier ministre qui annonçait le grand confinement. «On n’avait pas le choix de toujours écouter [les conférences] parce qu’il y avait des choses qui se déclinaient et qu’on apprenait en même temps que tout le monde», souligne-t-il.

Le maire raconte qu’il s’est un peu senti dans les mêmes souliers que les autres élus municipaux à l’époque de la crise du verglas. «Je pouvais comprendre un peu ce qu’ils ont pu vivre, mais nous, c’est multiplié par douze mois», raconte-t-il.

«En politique, peu importe ton palier, tu es un peu le paratonnerre de l’exaspération des citoyens.» -Jean-François Parenteau

Il imagine que cela aurait pu être pire, par exemple, si la pandémie s’était passée quelques décennies plus tôt, avant l’arrivée d’Internet. «Autant on a vu des affaires pas le fun, autant c’était un lieu d’informations et ça nous gardait unis», souligne-t-il.

Le maire raconte n’avoir jamais paniqué, mais admet avoir été un peu plus nerveux après les Fêtes, sentant la population se décourager. «L’être humain a une capacité d’adaptation exceptionnelle, mais à un moment il faut une solution. Je sentais qu’on arrivait à la fin de la capacité des gens à s’adapter», dit-il. Le vaccin, signe d’espoir, est arrivé au bon moment.

L’élu indique recevoir environ 25 messages privés par jour des citoyens, sans compter ses courriels. «Les gens ne m’écrivaient pas pour se plaindre, mais pour parler de leur découragement, ce que je n’avais jamais connu dans les années antérieures», témoigne M. Parenteau, le percevant comme une marque de confiance.

Il expose que le palier municipal a peu de pouvoir et doit surtout travailler à appliquer les règles. «Comme tout le monde, ç’a été une année d’adaptation comme individu, mais d’adaptation majeure en tant que gestionnaire», mentionne-t-il.

Pour l’avenir, M. Parenteau croit que la population appréciera davantage les contacts sociaux maintenant que l’on sait qu’on peut les perdre.

Alain Laroche

Alain Laroche, directeur général du média Explore Verdun-IDS.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le 12 mars dernier, Alain Laroche était avec la famille Cadieux pour préparer les funérailles du Dr Cadieux, qui était décédé une semaine auparavant. Comme bien des gens, M. Laroche croyait au début de la pandémie que le Québec serait épargné du virus, qui est sur toutes les lèvres depuis un an.

«Quand le gouvernement a pris la parole pour annoncer la fermeture des écoles, c’est là qu’on a vu que c’était sérieux. Après, tous les commerces ont fermé, ç’a été le deuxième coup. C’était devenu plus sérieux qu’on pensait», évoque celui qu’on surnomme aussi Alain de Verdun.

Organisateur des midis motivation du Réseau affaires Verdun (RAV), toute sa planification a été suspendue. «On n’a jamais eu autant de conférenciers de calibre qu’à ce moment, mais il fallait tout annuler», se désole-t-il.

M. Laroche se souvient de l’assemblée générale du RAV qui s’est tenue en septembre, soit 8 mois après la dernière réunion. Cela avait eu lieu à l’église Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, puisqu’il était permis qu’un peu plus d’une centaine de personnes s’y rassemblent. «On sentait que les gens étaient contents de se retrouver. Ils gardaient leur distance, mais c’était un moment spécial», se souvient-il.

Même s’il a eu 70 ans durant la crise, M. Laroche n’a jamais craint pour sa santé. Il prenait les précautions nécessaires, surtout par peur de ramener le virus à la maison et le transmettre à son épouse.

Comme tous, il a dû cesser les contacts avec ses enfants et ses petits-enfants. Il est ravi d’avoir développé des connaissances technologiques, même s’il préfère toujours les contacts en personne.

«On avait beau se parler au téléphone avec nos enfants et nos petits enfants, on aurait voulu se faire la bise, se serrer dans nos bras et jouer avec eux dans la neige» -Alain Laroche

Alain Laroche qui écrit la chronique VerdunLuv dans le Métro IDS/Verdun a pu croiser plus de résidents durant ses balades sur le territoire, ce qui facilitait en quelque sorte son travail.

Par ailleurs, sa routine a complètement changé. Le Verdunois a maintenant plus de temps pour lire l’actualité. Il déjeune toujours à la maison, alors qu’avant, il avait toujours un rendez-vous quelque part.

Même si le port du masque n’était pas dans notre culture, il croit que nous garderons cette habitude à long terme, entre autres puisque cela permet d’éviter d’attraper la grippe, et d’autres virus qu’on ne connaît peut-être pas encore.

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