Désormais appelée à superviser un plus grand nombre d’établissements, la PDG du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Est de l’Ile de Montréal (CIUSS), Sonia Bélanger, vient de voir son salaire faire un bond de près de 20% atteignant désormais les 258 000$, une situation que déplorent les représentants syndicaux.
Dans le cadre de la réforme du ministre Barrette, Mme Bélanger a vu son mandat s’étendre de son territoire initial du Sud-Ouest et de Verdun au Plateau Mont-Royal et même au centre-ville avec l’arrondissement Ville-Marie. Avec l’augmentation de ses responsabilités, son salaire est passé de 214959$ à 257950$ annuellement, une hausse de 17%. Il est à noter que tous les cadres effectuant le même travail que Mme Bélanger, ont bénéficié d’une majoration de salaire.
Une dizaine d’établissements, dont l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal passent sous la gouverne de la présidente, qui se voit également confier la responsabilité de l’Hôpital chinois de Montréal et de l’Hôpital de Verdun.
Le CIUSSS du Centre-Est est doté d’un budget de 1 milliard de dollars, il compte près de 14500 employés et 381 médecins.
«On prend aux pauvres pour donner aux riches» – Richard Diotte
Daniel Dubé, porte-parole de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS) a répondu aux questions de TC Media.
À propos de la réforme, le chef syndical y voit «une réforme très cosmétique qui entraînera l’embauche de nouveaux cadres dans les deux prochaines années». Sceptique et décidé à dénoncer des pratiques comme la hausse de salaire de Mme Bélanger, M. Dubé affirme: «On coupe partout, mais il n’y a pas d’économies». Celui-ci estime «qu’on n’offre rien aux employés qui devront gérer les problèmes reliés à l’application des réformes».
«Le ministre lui-même a dit que tout le monde devait se serrer la ceinture?», rappelle Richard Diotte, président du syndicat des employés généraux (CSN), regroupant plus de 2200 employés, incluant l’Hôpital de Verdun et trois CLSC. «On nous propose un gel des salaires pour les deux premières années de la convention, et 1% pour les trois années subséquentes«, précise M. Diotte qui estime «qu’on prend aux pauvres pour donner aux riches, c’est comme Robin des Bois à l’envers».
Pas de commentaires au CIUSSS
Rappelons que nous avons tenté d’obtenir des commentaires de la direction du CIUSSS du Centre-Est vendredi après-midi et lundi, sans succès. Refusant de commenter la rémunération de la présidente, les représentants aux communications du CIUSSS ont précisé que la niveau de rémunération était fixé par décret du gouvernement et non par décision locale.
Le Ministère explique
«Pour déterminer les nouvelles classes salariales, cinq groupes d’établissements ont été établis en fonction de l’ampleur de leur budget et du nombre d’employés», précise Marie-Claude Lacasse, responsable des relations avec les médias au ministère de la Santé et des services sociaux.
«C’est le Secrétariat aux emplois supérieurs qui a fait les calculs et qui a fixé le plafond salarial à 296 000$ pour les établissements les plus importants par leur budget et le nombre d’employés», selon Mme Lacasse . Une fourchette de 30 % entre le minimum et le maximum de chaque classe a été déterminée et de 8 % entre chacune des classes.
La porte-parole du ministère rappelle «que la réorganisation a fait passer le nombre d’établissements dans le réseau de la santé au Québec de 182 établissements et 16 agences à 34 établissements». Il y a donc moins de hauts dirigeants dans la nouvelle structure.