Éric Santerre a réussi à amasser 1800$ lors d’une soirée de financement sous forme de bal masqué le vendredi 24 avril, pour lui permettre d’inscrire son projet de toile au Carrousel du Louvre, à Paris.
Au départ, le peintre de Verdun n’avait pas les fonds suffisants pour payer les 950$ d’inscription en plus des frais de voyagement. Il s’est donc tourné vers le public qui a fait preuve de générosité.
«Je n’ai pas de galerie ou d’agent pour payer les frais attachés aux expositions, je préfère me représenter moi-même parce que j’ai déjà eu de mauvaises expériences. Je suis vraiment fier de ce que je réussis seul», explique M. Santerre.
Quelque 250 personnes ont participé à la soirée bénéfice tenue dans une galerie éphémère de la rue Christophe-Colomb sur le Plateau Mont-Royal. Une réussite selon l’artiste, considérant la présentation d’un match du Canadien en série éliminatoire contre les Sénateurs.
Les convives ont pu profiter de concerts de jazz et de rock, en plus d’animation notamment de cracheurs de feu. Mylène Paquette, la rameuse en solitaire qui a traversé l’Atlantique en 2013, était également de la partie. D’ailleurs, pour Éric Santerre, sa plus importante réalisation à ce jour, est celle d’avoir peint le carnet de voyage de la navigatrice québécoise.
L’œuvre
Maintenant qu’il sait que sa toile pourra être exposée à Paris du 22 au 25 octobre prochains, Éric Santerre peut entamer le processus de création. «Je parle à des amis Français, je fais des recherches sur Internet, pour prendre le pouls de ce qui rend les Français fiers», confie-t-il.
L’artiste de 37 ans avait utilisé la même démarche pour «Tintin 100% Chocolat», composée de chocolat belge. Une partie des fonds recueillis lors du bal masqué a d’ailleurs permis de présenter l’œuvre du 17 au 27 juin au Musée Beffroi à Bruges, en Belgique.
Éric Santerre multiplie ainsi les succès internationaux. Vatican, Italie, New York, Californie, ses toiles parcourent la planète. Elles ont même conquis le prince Albert II de Monaco qui a ajouté à sa collection privée un portrait de Grace Kelly, créé en l’honneur de sa visite à Montréal en 2013.
Malgré la popularité de son travail, le peintre doit parfois décliner certaines invitations, faute de financement. C’est notamment le cas de l’invitation au Art Fair en Sicile ou à la Tokyo International Art Fair.
«Je ne me plains pas. Des fois, ça fait un petit pincement, mais il faut que je fasse des choix. J’essaie d’assister aux meilleures [expositions], le prix ou la distance m’en empêchent», souligne M. Santerre.
Sa notoriété ne lui permet pas encore de vivre de son art. Pour arrondir ses fins de mois, Éric Santerre travaille à temps partiel dans un petit café de Saint-Henri.