Cocotte, la petite fox-terrier qui avait fait les manchettes après avoir été rescapée d’un chenil illégal de Blainville en 2005, est décédée le 31 décembre. La bête aura vécu dix ans de bonheur avec son maître à L’Île-des-Sœurs, ce qui constitue presque un miracle considérant les circonstances.
M. Desrosiers est tombé sous le charme de la petite bête, malgré sa condition précaire.
«Elle était toute recroquevillée, sale et tremblante. La première chose qui m’est venue en tête en la voyant est ‘pauvre cocotte’, ce nom est donc resté», se souvient-il.
La vétérinaire Isabelle de Han l’a soigné à son arrivée à l’île. «Elle était très mal en point. Elle avait une maladie de peau très sévère qui a dû être traitée pendant deux ans et demi», raconte-t-elle.
Cocotte avait été sauvée d’un chenil où 100 autres chiens étaient entassés, mal en point. Plusieurs ont même dû être euthanasiés sur le champ.
Interpelé par de nombreux reportages, M. Desrosiers a décidé d’en adopter un.
«J’ai été dégoûté! Je voulais un fox-terrier depuis quelque temps. Habitant au septième étage d’une tour à condos, j’avais cependant mis le projet sur la glace. En voyant la triste histoire à la télévision, je n’ai pas eu le choix, je me suis rendu à la SPCA immédiatement.»
Adaptation
Si la petite Cocotte a finalement pu mener une belle vie, son parcours n’a pas été sans embûches. Dès sa première nuit au condo de Louis Desrosiers, les voisins se sont mis à se plaindre, la chienne jappant sans cesse.
M. Desrosiers ne s’est toutefois pas laissé abattre. «J’ai mis un an avant de la rendre propre. Elle est tout de même restée en choc post-traumatique, mais il a fallu lui redonner confiance et la rendre moins nerveuse.»
Malgré tout, la chienne n’a jamais montré de signe d’agressivité, car elle n’avait probablement jamais été attaquée par son ancien maître, malgré les mauvais traitements.
C’est comme un enfant qui aurait grandi en forêt et à qui on apprend à vivre en société. Simplement de s’assoir ou monter des marches était toute une adaptation pour elle», explique Dre de Han.
Leçon de vie
Cocotte, en fidèle compagne, aura fait sa marque. «Elle m’a beaucoup apporté et me réconfortait dans mes épreuves difficiles», soutient M. Desrosiers.
Isabelle de Han se considère elle aussi chanceuse d’avoir pu partager cette expérience. «C’est une chienne qui était condamnée à la misère et une courte vie. Elle a finalement pu vivre dix ans de plus dans le bonheur.»
Rappelons que Marc-André Laporte, le propriétaire du chenil d’où Cocotte a été sauvée, a été reconnu coupable de deux accusations de cruauté envers les animaux en mai 2008. Il a été condamné 200$ d’amende et à 200 heures de travaux communautaires, en plus de recevoir une interdiction d’élever ou de faire le commerce de chiens pendant au moins trois ans. À l’époque, il s’agissait d’une sentence exemplaire.
Depuis, la loi sur la protection des animaux a été améliorée. Auparavant considérés comme des biens
meubles, ils sont maintenant considérés comme «des êtres doués de sensibilité ayant des impératifs biologiques.»