L’épicerie fine Station Angus a fait faillite moins de deux ans après son ouverture, qui avait nécessité d’importantes subventions. Une longue réflexion concernant l’avenir du marché de Lachine sur la rue Notre-Dame sera donc lancée.
Les dettes du propriétaire Brahm Aronovitch s’élèvent à plus d’un demi-million, peut-on lire dans les documents de faillite datant du 20 janvier. La mairesse Maja Vodanovic avoue qu’elle avait remarqué que les affaires «n’allaient pas bien à la Station Angus depuis les derniers temps.»
La plupart des marchés publics vivent des difficultés à son avis. «Avec les centres commerciaux, les magasins à grande surface et les épiceries, il est de plus en plus difficile pour eux de subsister», se désole Mme Vodanovic.
Pour aider l’entrepreneur à lancer ce marché, PRAM – Commerce de la Ville de Montréal avait offert une subvention de près de 140 000 $, tandis que PME MTL West Island et l’arrondissement de Lachine en avait versé 30 000 $.
La plupart de ces fonds ont servi à faire des travaux sur le bâtiment du marché de Lachine, toujours propriété de l’arrondissement.
«La Ville n’aurait pas donné d’argent si le privé n’avait pas contribué, ajoute la mairesse Vodanovic. C’est plus malheureux pour M. Aronovitch que pour nous.»
Le propriétaire de Station Angus n’a pas retourné nos nombreuses demandes d’entrevues.
Réflexion
L’administration de Lachine reçoit plusieurs propositions de commerçants depuis la faillite de l’épicerie, mais elle ne veut pas brusquer les choses, préférant réfléchir avant de se lancer dans un nouveau projet. Une étude de marché a été commandée par l’Association des marchés de Montréal.
«On veut préserver un marché dans les meilleures circonstances possible, alors on veut se donner le temps de réfléchir», assure la mairesse.
Tout l’arrondissement sera mis à contribution «Lachine est atypique, car on y retrouve plusieurs rues commerciales, soutient Mme Vodanovic. Il sera nécessaire d’y changer le zonage afin de créer une synergie entre les rues.»
Le marché de Lachine est le plus vieux de Montréal, en plus d’être un bâtiment d’intérêt architectural de valeur exceptionnelle selon les réglementations en vigueur.
Compte tenu de la situation, sa préservation n’est toutefois pas assurée. «Je ne peux pas garantir qu’on gardera la bâtisse, admet la mairesse Vodanovic. Peut-être que le marché ouvrira sous une autre forme, en étant plus grand ou plus petit. Ce qu’on veut, c’est d’assurer la viabilité de ce qu’on va ouvrir.»
En cas de modifications, le marché de Lachine doit être soumis à une étude du Comité consultatif d’urbanisme (CCU).