Au lendemain de la 25e Journée internationale des personnes âgées, on apprend que 19% de la population de la Cité de Dorval a plus de 65 ans selon les statistiques démographiques de 2014, alors que la ville ne compte que trois résidences pour aînés.
Dorval se classe ainsi au 7e rang sur l’ensemble de l’agglomération, avec un âge médian de 44,5, soit cinq ans de plus que l’âge moyen sur l’île de Montréal. Senneville est le village qui compte le plus d’aînés, avec une proportion de 28%.
L’indice de vieillissement de la population de 0,7 enregistré en 2011 démontre qu’il y a un déséquilibre démographique à Dorval. Un indice en dessous de 1 indique un nombre plus élevé d’aînés que de jeunes de 0 à 14 ans.
La Maison Donalda-Boyer est réservée aux personnes autonomes, avec une liste d’attente de deux ans. La résidence La Source comprend seulement neuf unités. Pour les aînés en perte d’autonomie, la seule option est la Maison Herron Chartwell.
Par contre, plusieurs services sont offerts par l’assistance communautaire de Dorval, notamment le programme Jeunesse pour l’Âge d’Or qui comprend l’entretien ménager, des billets d’autobus gratuits et du soutien administratif pour les différents documents légaux à gérer.
Isolement
Pour briser la solitude, Dorval offre aussi des services d’écoute. «Nous faisons des appels pour vérifier si tout va bien, pour rassurer les gens, parce que souvent les aînés sont seuls ou que les familles ne peuvent s’en occuper», explique la chef de la division communautaire de Dorval, Jane Rajca.
L’isolement touche surtout les citoyens de plus de 80 ans qui ont perdu tous leurs amis et leur famille. Au Québec, 600 000 personnes sont âgées de 75 ans et plus. Du nombre, le tiers habite seul et la moitié vit avec un revenu de 20 000$ par année.
La solitude a des effets sur la santé. Dans plusieurs cas, les médecins remarquent une détérioration des maladies physiques, amplifiée par le chagrin.
«C’est terrible l’isolement quand on est obligé d’être seul. C’est cette idée qu’on ne compte plus pour personne et qu’on n’a plus notre place dans le monde», soutient Caroline Sauriol, la directrice de l’organisme Les Petits Frères, qui accompagne les «vieux amis» qui vivent seuls.
Activités
Créer des relations d’amitié à long terme devient donc important pour que les personnes âgées se confient, par exemple, pendant des activités communautaires.
C’est ce qui est arrivé à Céline Gagner. La dame de 78 ans réside à la Maison Donata-Boyer depuis 3 ans.
«Je demeurais en condos à Candiac. Mais il a fallu que je déménage parce que mon époux est décédé. J’étais vraiment désemparée, je ne voulais plus être nulle part. D’être venue ici, ça m’a sauvé parce que je rencontre des gens et que j’ai toujours quelque chose à faire», raconte-t-elle avec le sourire.
Le transport collectif a également été adapté pour inciter les aînés à sortir et participer aux nombreuses activités offertes par la Cité de Dorval.
«On a 38 arrêts pour les Navettes Or de la STM qui vont partout. Ça aide à briser l’isolement parce que ça devient plus facile de se déplacer au centre communautaire», explique l’animatrice des loisirs, Paula Chiarella.
Briser la solitude n’est pas simple, mais les intervenants s’entendent pour dire que l’écoute et l’entraide pourraient améliorer la vie de nos aînés.