Venant d’échapper à une fermeture quasi certaine grâce à une subvention de dernière minute, le directeur de la Maison des jeunes (MDJ) de LaSalle réclame à Québec l’accès au financement auquel ont droit les MDJ, via le programme de soutien aux organismes communautaires.
Sébastien Babeux est en charge de la MDJ depuis 2010. À chaque année depuis qu’il est en poste, son organisme risque la fermeture.
«Nous sommes accrédités dans ce programme , notre Maison est reconnue viable, mais nous ne sommes toujours pas financés. Depuis six ans, on nous répète que nous sommes «les suivants». On a fait une demande de subvention d’urgence mais on nous dit qu’on ne correspond pas aux critères. Personne ne veut nous entendre et ils s’en foutent complètement», déplore Sébastien Babeux.
«Il nous faut ce programme. On a fait une demande de subvention d’urgence mais on nous dit qu’on ne correspond pas aux critères. Personne ne veut nous entendre et ils s’en foutent complètement», déplore Sébastien Babeux.
C’est l’intervention du député Robert Poëti à Québec qui a permis à la MDJ d’échapper à la fermeture. Le député de Marguerite-Bourgeoys a réussi à obtenir une somme d’urgence de 25 000$ qui permet à l’organisme de revenir à l’horaire normal de cinq jours/semaine jusqu’en mars.
C’est la troisième année que Robert Poëti doit venir en aide à cette maison des jeunes.
«J’ai obtenu, via la ministre déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé publique, Lucie Charlebois, un montant d’urgence, plus ce que j’avais autorisé de mon propre budget. Je suis fier d’encourager cet organisme à but non lucratif qui améliore la qualité de vie de ces jeunes en leur proposant l’accès à un lieu animé et sécuritaire», explique le député.
Postes coupés
Les récentes coupures ont eu un effet sur les usagers. «Normalement, on roule à 40 jeunes de 12 à 17 ans par jour et en ce moment, on est à 25 à 30 jeunes», confirme M. Babeux.
Fondée en 2006, la MDJ est située dans le secteur Airlie-Bayne, un quartier défavorisé en processus de revitalisation présenant un pourcentage élevé de familles monoparentales (35%) et un taux de chômage de plus de 25%.
Depuis septembre, l’organisme opère à trois jours/semaine et a dû remercier deux employés à temps plein et un à temps partiel, en plus d’éliminer quelques équipes sportives.
La MDJ a la vie sauve jusqu’à la fin de l’année financière en cours, au 31 mars. «On revient à cinq jours/semaine en janvier. On pourrait se rendre à l’été, mais ensuite, tout sera à refaire», précise M. Babeux.
Au cours des prochaines semaines, l’organisme profitera de la présence de stagiaires en éducation spécialisée provenant du cégep de Victoriaville, qui viendront un donner précieux coup de main gratuitement.
Situation injuste ?
Même si la MDJ de LaSalle est l’une des plus importantes au Québec, avec près de 400 membres, son budget annuel est d’environ 200 000 $ et en septembre dernier, il manquait 75 000$ pour boucler l’exercice financier le 31 mars prochain.
«Des Maison des jeunes reçoivent 105 000$ pour des clientèles bien inférieures à celle de LaSalle. Certaines ont de 100 000$ à 125 000$ et nous avons zéro. Ça fonctionne par ancienneté et quand ils arrivent à notre nom, il n’y a plus d’argent disponible», martèle M. Babeux, qui n’a plus que deux employés permanents et un temporaire.
On compte 180 Maisons des jeunes au Québec.